Observateur assidu de Délit d’images, vous ne pouvez que le connaître car nous avons publié plusieurs de ses vidéos. Stéphane Edouard partage avec nous un humour certain et le “culte” de Marlène Schiappa. Comme Délit d’Images, il a très vite repéré La Schiappa, ses talents, ses écrits et ceux de Marie Minelli…
Au cours de cette intéressante interview, il évoque, entre autres, le féminisme et ses dérives ridicules voire dangereuses, avec le bon sens qui le caractérise mais il parle aussi incidemment d’un sujet en fait très important, bien étouffé depuis 1980: le crime du philosophe marxiste Louis Althusser, 62 ans, qui étrangla son épouse Hélène Rythman,
“La justice le déclare dément au moment des faits en février 1981 en vertu de l’article 64 du code pénal de l’époque : « il n’y a ni crime ni délit lorsque l’accusé était en état de démence au moment des faits ».
Grâce au soutien de ses proches de l’École Normale, il n’ira pas en prison comme le souligne Bernard-Henri Lévy dans la préface de Lettres à Hélène d’Althusser lui-même.
Dans le journal Le Monde du 14 mars 1985, Althusser lit un article de Claude Sarraute au sujet du succès du livre du Japonais Issei Sagawa, qui racontait comment il avait tué et mangé une jeune Néerlandaise ; il avait effectué un bref séjour en hôpital psychiatrique en France, puis avait été renvoyé dans son pays en bénéficiant d’un non-lieu. Claude Sarraute écrit :
« Nous, dans les médias, dès qu’on voit un nom prestigieux mêlé à un procès juteux, Althusser, Thibaut d’Orléans, on en fait tout un plat. La victime ? Elle ne mérite pas trois lignes. La vedette, c’est le coupable. »
Des amis d’Althusser lui suggèrent de protester. Il décide donc d’entreprendre une autobiographie pour s’expliquer sur son geste : ce sera L’avenir dure longtemps10 qui lui permet d’expliquer son meurtre. …
Son neveu François Boddaert décide que ses ouvrages et l’ensemble de ses textes, manuscrits et livres qui étaient en sa possession à sa mort soient destinés aux lecteurs et chercheurs par la mise à disposition intégrale de ceux-ci auprès de l’IMEC.(…)
Louis Althusser meurt en 1990 à l’hôpital de la MGEN (Institut Marcel Rivière) à La Verrière et est inhumé au cimetière de Viroflay.” (Wikipédia)
Et en cette période, pour mieux célébrer cet assassin, l’IMEC (Institut Mémoire de l’Edition contemporaine) célèbre le centenaire de Louis Althusser en ces termes ; ” Louis Althusser aurait eu 100 ans. L’IMEC prend prétexte de cette commémoration pour inviter de grands lecteurs de son œuvre à commenter quelques pièces emblématiques de ses archives.
C’est une œuvre majeure, tissée de tensions, de contradictions. Une œuvre essentielle pour penser le contemporain. Derrida soulignait la « force rayonnante et provocante de sa pensée ». Commentaire, critique, rêverie… tout au long de l’année, l’archive est ouverte à l’interprétation. Les Papiers Althusser invitent à remettre en jeu le mouvement d’une pensée grâce à l’archive et au-delà d’elle-même.”