Patrick Strozda, dircab de Macron, un “preffénarque” nouveau?

Patrick Strozda, l’ancien préfet de la région Bretagne, a été nommé  directeur de cabinet du président de la République Emmanuel Macron. Cet ancien élève de l’Ena, âgé de 64 ans, fut, entre juin 2013 et mai 2016, préfet de Bretagne et d’Ille-et-Vilaine et préfet de la zone de défense et de sécurité Ouest.

Il avait été nommé, le 20 avril 2016, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, avant de devenir, par décret du 27 avril 2017, préfet de la région d’Ile-de-France.

Il est bon de rappeler son bilan concernant sa gestion de l’ordre en Bretagne entre 2013 et 2016 – un bilan que nous évoquions déjà en marge de sa nomination à Matignon.

Depuis 2013, manifestations et mouvements de contestation n’ont pas cessé en Bretagne. La crise des Bonnets rouges – qui aura coûté en 2013 une main à Mikaël Cueff, des suites de l’explosion d’une grenadetirée par les forces de l’ordre sous la responsabilité de M. Strzoda – est dans toutes les mémoires. Finalement, sous la pression d’une partie de la société civile et économique bretonne symbolisée par les Bonnets rouges, le gouvernement retirera son projet d’écotaxe.

Au bilan de ce préfet, on évoquera également la gestion désastreuse des manifestations d’extrême gauche, à Rennes notamment, en mémoire de Rémi Fraisse, en 2014. Vitrine cassées, mobilier urbain détruit, violences contre les forces de l’ordre, le bilan fût particulièrement lourd. Ou les violences en marge d’un meeting du Front national à Rennes, début 2014 là encore. Ou les 4 millions d’euros de dégâts liésaux révoltes et aux violences nées de la crise agricole, fin 2015 et début 2016.

La gestion des manifestations contre l’aéroport Notre-Dame-des-Landes et plus récemment des manifestations contre la loi Travail – qui ont occasionné là encore violences, saccages, pillages, et destructions de biens publics et privés dans la capitale bretonne- n’aura pas été plus heureuse. Les commerçants et riverains qui ont subi ces manifestations se sont – selon les dires de beaucoup d’entre eux – sentis totalement abandonnés par l’État, dont le préfet Strzoda était le représentant en Bretagne.

Tandis qu’Emmanuel Macron prétend défendre la réussite, notamment en entreprise, le choix de cette nomination semble pour le moins surprenant tant il ressemble fort à une récompense malgré de lourds échecs à des postes à responsabilité – échecs qui, dans le cadre d’une entreprise, auraient plutôt conduit à des avertissements suivis d’un licenciement.

Crédit photo : DR
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