Par Alain Sanders
Pour m’y intéresser (surtout par le versant irlandais) depuis longtemps, je dois bien reconnaître que l’accès au Panthéon celte n’est pas toujours, avec des héros qui se nomment Cuchulainn, Mebd, Loegaire, Necht, etc., facile, facile.
D’où l’intérêt, tout l’intérêt, de l’ouvrage de Myriam Philobert, Héros celtes, publié dans la collection « B.A.-BA » des éditions Pardès. J’évoquais plus avant le versant irlandais de la mythologie celte (avec les rois emblématiques des cinq « peuples » irlandais), mais Myriam Philobert nous emmène aussi sur les chemins du roman gallois, de la geste arthurienne, des légendes armoricaines, etc.
Si le Moyen Age et la geste arthurienne ont réussi à donner une image « fréquentable » – nobles sentiments, amour courtois, magie blanche contre magie noire – du monde celtique, la réalité est tout autre. Ces héros celtes, hommes et femmes, sont des gaillards prompts à la castagne et aux joyeux massacres. Les femmes sont des luronnes qui n’ont pas eu à demander la parité. Les bardes et les druides ne sont pas toujours bienveillants. Et le récit apocalyptique des exploits des uns et des autres n’est pas à mettre entre toutes les mains. Mais c’est aussi pour ça qu’on les aime !
Reste une constante de l’âme celte, bien mise en exergue par Myriam Philobert : « Toutes les quêtes initiatiques impliquent un courage exemplaire. (…) Hommes et femmes vont jusqu’à la mort, fidèles à leur idéal, martial ou, ensuite, tempéré de courtoisie ». Très celte et poivre, somme toute…