Une campagne d’information est lancée ce lundi dans tous les cabinets médicaux, à l’initiative de l’association Stop Veo pour sensibiliser les parents à la non-violence éducative, alors que près de neuf parents sur dix pratiquent la violence ordinaire avec leurs enfants.
La gifle pratiquée par 3 parents sur 4
Selon une enquête réalisée par l’Union des Familles en Europe en 2006-2007, 85% des parents reconnaissent pratiquer la violence ordinaire. Comme Isabelle, qui nous explique:
“J’ai dû donner une ou deux gifles dans des moments de grandes colères où je ne pouvais pas me contrôler”, concède cette mère de quatre enfants à notre antenne.
L’enquête estime que 71,5% ont recours à la gifle, la plupart du temps occasionnellement. Une pratique, qui ne pose pas de problème pour de nombreux parents:
“Une petite tacle sur la main ou une légère fessée, moi ça ne m’a jamais fait de mal. Je suis certain que quand c’est fait avec parcimonie et justice, il y a aucun problème”, estime de son côté Xavier, père de trois enfants.
Un effet sur le QI de l’enfant ?
Pourtant, l’association Stop Veo estime que ces violences ordinaires peuvent avoir un effet sur le développement de l’enfant:
“Même une petite claque, c’est un coup, c’est une violence, cela va induire une sidération, du stress. L’enfant ne va pas comprendre et va arrêter de penser. On a un grand nombre d’études qui montrent que si on utilise ces moyens, l’enfant va moins bien apprendre et il aura un QI qui peut baisser”, nous explique Gilles Lazimi, coordinateur de la campagne d’information.
À partir de ce lundi, un kit “C’est grave docteur?” est donc proposé par l’association aux pédiatres, médecins généralistes et médecins de PMI. Il comporte une affiche et des brochures, avec au recto, un coeur et au verso un bonnet d’âne.
“Choisir l’amour et la tendresse, plutôt que l’humiliation et la peur”, est-il écrit sur l’une des affiches.
Seuls 6 pays européens n’interdisent pas la fessée
Cette campagne est lancée à l’approche de la Journée de la non-violence éducative qui a lieu le 30 avril et alors que les fessées et autres punitions devraient bientôt bannies par la loi. Le texte voté par l’Assemblée qui vise à ce que “l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques” doit bientôt être validé par le Sénat.
La France fait partie des six pays de l’Union européenne n’ayant pas encore voté de loi bannissant toute forme de violence vis-à-vis des enfants, avec la Belgique, l’Italie, la République Tchèque et le Royaume-Uni.