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On le sait tous : si Marine Le Pen est au second tour de la présidentielle, on va basculer dans l’hystérie. Qu’on se souvienne un peu de l’entre-deux-tours 2002… Les lycées et collèges vidés de leurs élèves pour les conduire à la manif entre leurs profs, les « ménagères » emplissant leurs Caddie© par trouille du Grand Soir, tous les politiques faisant allégeance à un Jacques Chirac qu’ils vomissaient la veille, et le Président le plus inutile de la VeRépublique réélu avec un score de maréchal soviétique. Soyons donc sans illusion : si Marine Le Pen est au second tour, on va nous rejouer la même comédie.
Déjà, d’ailleurs, on s’y prépare. Ce jeudi, les six responsables des diverses obédiences maçonniques donnaient ainsi une conférence de presse commune « sur la présidentielle ».
Laurent Kupferman en fait un compte rendu hilarant dans 20 Minutes. Il y raconte les grands maîtres, à visage découvert (les Frères seraient-ils désormais pour la transparence ?), qui appellent à voter contre la candidate du Front national, « une décision mûrie depuis plusieurs mois ». Cela au nom du « pacte républicain ».
Et c’est quoi, le pacte républicain ? Le grand mamamouchi du Grand Orient se lance. « On arrive au bout de trois siècles d’inspiration libérale que tout le monde nous présente comme une fatalité, alors que ce dogme du marché lamine tout sur son passage. On doit imaginer un monde centré sur la prospérité et la fraternité des peuples. On doit penser une nouvelle démocratie éclairée. Quand les électeurs ne font plus confiance à la démocratie française telle qu’elle existe, c’est qu’il faut revoir son mode de fonctionnement.
Ça passe par se saisir de la question des institutions, ce qu’on appelle la VIe République chez certains, même si là on tombe dans la politique. »
Conclusion : les frères la gratouille voteront Mélenchon ! D’ailleurs, c’est une coïncidence sans doute : Jean-Luc Mélenchonest le seul candidat à avoir déclaré son appartenance à la franc-maçonnerie. Et il appartient… au Grand Orient. Ah ! Ah ! Ah ! Kolossale finesse !
Et tout cela, voyez-vous, n’est pas pour rassurer François Hollande, notre Président normal. Déjà qu’il trouve que cette campagne « sent mauvais »… Et sa crainte à lui, c’est de voir un second tour opposer Le Pen et Mélenchon. Il n’en dort plus, notre Flanby. Alors si les francs-macs s’y mettent… Il a pourtant essayé de les amadouer. Fin février, il s’est même rendu ès qualité à leur petite sauterie sur le thème « 300 ans de franc-maçonnerie, 300 ans d’émancipation ». Une première : reçu très officiellement au siège du Grand Orient, rue Cadet, François Hollande y a rencontré les représentants de dix-sept loges d’obédiences diverses.
Alors, dans cette hypothèse funeste, acculé à cette fin de règne qu’il n’aurait jamais osé imaginer, le Président normal voudrait bien pouvoir sortir de la norme. Il se renseigne, pose des questions, consulte les grands sages du protocole.
Vous avez deviné : dans le cas où Marine Le Pen gagnerait la présidentielle, François Hollande ne veut pas assurer la passation de pouvoir.
On a déjà connu de ces grands démocrates, tel François Fillon, qui refusent toujours obstinément de serrer la main de la députée Marion Maréchal-Le Pen, mais Hollande franchit un cap : jamais on n’a vu dans notre histoire de ministre et, a fortiori, de chef de l’État refusant de transmettre les clés de la boutique à son successeur démocratiquement élu.
Non seulement ce type est un grossier personnage, un pignouf de bas étage mais, à l’évidence, Valérie Trierweiler disait vrai : il n’a que mépris pour le peuple.
Marie Delarue – Boulevard Voltaire