En Hongrie, habillés en costumes traditionnels, les garçons arrosent les filles à grands coups de seau d’eau. Cette coutume est plus vieille que la christianisation du pays -il y a plus de 1800 ans- et est censée garantir la fertilité des filles du village. Par 5 degrés et sous la pluie pas sûr qu’elles soient ravies.
En Allemagne, le repas de Pâques est souvent l’occasion de partager un rôti d’agneau accompagné de flageolets. En Allemagne et en Alsace, ce sont les enfants qui confectionnent des paniers ou des petits nids douillets qui accueilleront les œufs que les parents cachent dans les jardins. Les enfants en profitent pour s’échanger des cadeaux, cachés dans des boîtes en forme d’œuf. Puis, l’après-midi, les enfants partent à la chasse aux œufs pondus par le lièvre de Pâques ! Ils fouillent leurs jardins dans les moindres recoins pour trouver ses petits trésors en chocolat. Les œufs sont souvent accompagnés de petites fritures en chocolat en forme de poisson et de crustacé. Certaines villes organisent aussi des chasses dans les parcs et les bois. Ensuite, les enfants vont à la recherche de bois afin de faire un feu à allumer le dimanche après le coucher du soleil afin de célébrer le retour du printemps.
Les Américains espèrent que l’« Easter Bunny » leur apportera des lapins en chocolat et des sucreries dans un panier tressé. Autrefois, les dames se fabriquaient un Easter Bonnet -chapeau de Pâques pour se rendre élégamment à la messe. Il était luxueux, orné d’oiseaux ou de détails champêtres. Aujourd’hui, à New York, l’Easter Bonnet Parade est beaucoup moins formelle. Le but pour ces femmes est d’être la plus inventive et colorée possible.
En Angleterre et en Hollande, les enfants vont quêter les œufs de Pâques de maison en maison, un peu comme à Halloween.En Angleterre, la tradition de l’œuf de Pâques décoré, peint à la feuille d’or, existait déjà en l’an 1200 à la cour du roi. A Pâques, l’on sert du jambon, le cochon étant symbole de chance pour les Anglais.
En Hollande, particulièrement dans l’est et le nord, la tradition d’un feu de joie à la veille de Pâques est beaucoup fêtée. Ils ont même une mention dans le livre « Guinness Book of Records » : dans le hameau d’Espelo situé dans la province d’Overijssel, les 370 habitants ont organisé le plus grand feu de joie pascal au monde en 2012. Selon le Guinness le feu a atteint une hauteur de 45,98 mètres.
Il y a également une autre tradition très hollandaise: la tradition des Passions. Dans aucun autre pays au monde, la Passion selon Saint-Matthieu y est aussi populaire, c’est ainsi que des milliers de Hollandais se retrouvent dans les églises et salles de concert pour suivre la souffrance et la mort de Jésus Christ en musique. Les jeunes trouvent cette traditionnel attirante et préfèrent aller aux grands concerts en plein air organisé pour le week-end de Pâques comme « Paaspop » (Concert pop de Pâques)…
En Russie et dans les pays de l’est la tradition est très forte. Les œufs sont au centre du repas de Pâques. Ils sont teints en rouge, puis offerts aux amis dans de jolis paniers tressés. De même, leur décoration est tout un art. On dessine sur les œufs avec de la cire d’abeille et ensuite on les colorie en rouge, symbole du sang du Christ. Aujourd’hui les œufs sont multicolores. On les fait bénir à l’église puis on les cuit pour les servir durant le déjeuner pascal.
Tout comme en Russie, en Pologne, la décoration des œufs est très importante et elle se réalise à l’identique. Les œufs deviennent des œuvres d’art.
Le dimanche de Pâques, la tradition est de composer un panier comprenant tous les ingrédients nécessaires à une fête réussie et qu’il soit béni à l’église.
Au Mexique, les rues sont décorées pour la grande fête et la plupart des gens dans les rues brûlent des photos de Judas pour le punir d’avoir trahi Jésus. Les enfants ont le droit de frapper des piñatas avec des dessins de la tête de Judas et dans lesquels on trouve tout genre de sucreries.
En Irlande aussi les œufs sont les ingrédients principaux du repas à la fin du Carême. Après le festin, on danse pour gagner de délicieux gâteaux.
Pendant le Vendredi Saint, les catholiques ne doivent pas manger de viande rouge. Pour contourner cette règle, les croyants du Nicaragua se rabattent sur des iguanes. Vendus sur les marchés , ils sont souvent cuisinés avec du maïs grillé et moulu (le “pinol”) et des légumes. Accompagné par les oeufs du reptile, le tout est servi dans un pain à hot dog.
En Grèce, l’on mange des tripes avec le coeur et le poumon del’agneau pascal, les enfants font une bataille d’œuf, le but du jeu étant de casser l’œuf (cuit) de son voisin en le frappant avec son propre œuf.
Au Mexique, Pâques est l’occasion de confectionner une piñata. Il s’agit d’un sac rigide en forme de ballon ou d’animal, contenant des sucreries et des petits cadeaux. La piñata est faite en paille ou papier mâché, puis décorée de couleurs vives et de rubans et suspendu. Chacun son tour et les yeux bandés, les enfants doivent essayer d’éclater la piñata en la frappant avec un bâton. Une fois réussie, toutes les sucreries se déversent sur les enfants à leur grande joie !
En Italie , les cloches cessent de sonner de Jeudi à Samedi Saint. Le dimanche, on place les œufs, symbole de renaissance, au centre de la table après qu’ils soient bénis. L’agneau est aussi la star du repas. Dans certaines régions on prépare des gâteaux en forme de colombe “La Colomba” qui symbolisent la bonne nouvelle. A Florence, on allume un chariot de feux d’artifice.
En Espagne et au Portugal, on se concentre plus sur la passion du Christ que sur le jour de Pâques en lui-même. Les jours fériés sont nombreux puisqu’ils débutent le Jeudi Saint pour se terminer le Lundi Saint. De plus, on prépare des scènes tirées de la Bible représentant ce jour-là. Dans beaucoup de villes d’Espagne, et surtout en Andalousie, des confréries organisent des processions et des représentations théâtrales qui font revivre le chemin de croix du Christ. Chaque procession est formée par plusieurs chars richement décorés de statues qui arpentent les rues de la ville en mettant en scène la Passion du Christ. Plusieurs hommes ont le privilège de porter ces chars terriblement lourds au rythme lent d’un orchestre. Les fidèles défilent vêtus de longues robes et de sinistres coiffes coniques. La fête la plus célèbre est la Semaine Sainte (« Semana Santa ») de Séville. En Espagne, on prépare un gâteau : la Mona. C’est une brioche dorée sur laquelle certains Espagnols placent des œufs multicolores avant de la cuire.
Au Danemark, Suède et Norvège, on décore beaucoup les maisons pour Pâques notamment avec le jaune, couleur du soleil et qui représente selon leurs traditions, la résurrection de Jésus. Le repas de Pâques est l’agneau pascal et le plat principal est fait d’œufs décorés, avec lesquels on fait des batailles. Ces batailles d’œufs consistent à frapper les œufs les uns entre les autres : la personne dont l’œuf n’est pas cassé est vainqueur
Les Roumains fêtent Pâques en famille. Si jamais vous êtes invités à un déjeuner de Pâques roumain, il vous rappellera peut-être les dîners de Thanksgiving aux Etats-Unis. Le repas traditionnel de Pâques est composé de 4 à 5 plats et comprend normalement une soupe aigre appelée “ciorba”, de la salade, des cornichons, de l’agneau rôti, une tarte d’agneau garnie de persil frais, fenouil et oignons verts, appelée “drob”, et enfin des œufs peints en abondance. En Roumanie, la tradition pascale la plus drôle est sans aucun doute la « bataille d’œufs », un championnat dans lequel toute la famille et tous les amis prennent part. Chaque rencontre oppose deux participants qui cognent deux œufs durs l’un contre l’autre – L’œuf ayant la coquille la plus résistante sort victorieux alors que le perdant est condamné à manger tous les œufs durs que le gagnant a réussi à casser. Au petit matin, la tradition veut que tout le monde se lave le visage avec de l’eau dans laquelle un œuf peint en rouge et une pièce d’argent ont été plongés. L’œuf rouge correspond à la santé alors que l’argent symbolise la pureté.
En Suède, les enfants se déguisent en sorcières (påskkärringar). Ils se peignent le visage, portent un balai et partent frapper aux portes des voisins afin de remplir leur sac de bonbons et chocolats, un peu comme les enfants américains pour Halloween. À Pâques, les Suédois décorent leurs maisons avec des branches de bouleau ou de saule, et mangent souvent un smörgåsbord, une sorte de buffet composé de nombreux mets, comme du hareng, du saumon, des pommes de terre, des œufs, des boulettes de viande, des saucisses, etc.
Les Finlandais croient que les mauvais esprits hantent le samedi avant Pâques, c’est pourquoi ils allument des feux de joie et se déguisent en sorcières. Le dimanche les enfants partent à la chasse aux œufs en chocolat que leurs parents ont soigneusement cachés un peu partout dans la maison. Les jardins sont encore recouverts de neige… Une autre tradition finlandaise est de manger du mämmi, un excellent désert composé de farine de seigle, de mélasse foncée et de zeste d’orange. La préparation demande des heures et le mämmi doit être refroidi pendant trois à quatre jours avant de pouvoir être servi froid, avec de la crème fraîche ou du sucre. La plus ancienne mention du mämmi dans l’histoire semble être dans un texte latin datant du XVIe siècle, et les théories de sa provenance oscillent entre l’Allemagne médiévale et l’Iran.
En Australie, l’on déguste des Hot Cross Buns, en particulier le jour du Vendredi Saint. Ce sont des petites brioches aux épices avec raisins ou pépites de chocolat, garnies d’une sorte de croix en sucre sur le dessus, représentant la croix de Jésus Christ… Dimanche, le jour de Pâques, Easter Bunny (le lapin de Pâques) cache des œufs en chocolat. Cependant, ces animaux étant devenus l’ennemi public numéro un, du fait d’une prolifération immaîtrisable, ils sont remplacés par le bilby, aux grandes oreilles et nez pointu qui est menacé d’extinction et Les chocolatiers locaux s’en donnent à coeur joie.
Dans la localité de Texistepeque, au Salvador, les « talcigüines » sont une étrange tradition issue des plus rigoureux rites catholiques, revisités par le paganisme indigène. Des hommes déguisés en diables, baptisés « talcigüines », parcourent les rues de la ville en fouettant sur leur passage tous les spectateurs présents. Cette bataille symbolise la lutte qu’entreprend Jésus contre la tentation. Mais qui remporte cette lutte acharnée? Les “talcigüines” capitulent face à Jésus et s’écroulent par terre en signe de soumission. Ils restent alors longtemps allongés sous le soleil brûlant de midi. Leurs familles doivent les arroser afin qu’aucun d’entre eux ne s’évanouissent…
Aux Philippines, la Semaine Sainte est célébrée avec des processions dans les rues et une effarante représentation théâtrale appelée Sinakulo. Au cours des processions, certains dévots s’auto-flagellent et se crucifient, une manière singulière de partager la douleur du Christ. Le dimanche, les croyants portent des feuilles de palmes à l’église pour être bénis, ils les utiliseront plus tard pour décorer leurs foyers.
Enfin, la pires et la plus cruelle des traditions: dans certains pays comme le Maroc, le Liban ou encore la Jordanie: les enfants ne vont pas chercher de petits œufs, mais de vrais poussins teints de toutes les couleurs, c’est ainsi que des milliers de poussins multicolores sont vendus sur les marchés…
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Vente interdite au Liban
Tous ceux qu’écœure, à chaque fête de Pâques, la vente de poussins multicolores dans la rue peuvent dorénavant se réjouir : cette pratique absurde vient d’être interdite par le mohafez de Beyrouth Ziad Chbib. Celui-ci a annoncé cette mesure par la phrase suivante sur sa page Facebook : « Dans un effort visant à protéger autant les enfants que les animaux, le mohafez de Beyrouth Ziad Chbib a publié une décision interdisant la vente de poussins, particulièrement ceux qui ont été teints, à Beyrouth. »
Dans des commentaires publiés sur le même réseau social, les associations de protection des animaux Animals Lebanon (AL) et Beta se sont félicitées de cette « excellente » décision. AL rappelle que « ces poussins sont gardés durant des jours entiers au soleil, sans boire ni manger, et vendus pour des sommes aussi modiques que mille livres libanaises, pour finalement être abandonnés ».
Ces poussins ne devraient donc pas être vendus cette saison dans la capitale. Reste à savoir si des décisions similaires seront prises dans d’autres régions.