« 1984 », le chef d’œuvre d’anticipation de George Orwell, passera bientôt pour une sympathique et optimiste bluette au regard de la situation de contrôle et de surveillance dans laquelle est en train de s’enfoncer notre société.
Ainsi, la direction de Sanofi a mis en place, depuis le 6 avril dernier, un dispositif d’équipement de ses employés en puces RFID qui permet de les géolocaliser en permanence et de contrôler leurs déplacements. Certes les puces ne leurs sont pas encore installées sous la peau (pour combien de temps ?
Des expérimentations de ce type ont déjà lieu dans certaines entreprises anglo-saxonnes) mais dans leur porte-badge. Tous leurs déplacements sont ainsi captés, enregistrés et analysés par la direction. Un dispositif doublé par l’installation de caméras de vidéo-surveillance dans toutes les zones communes (machine à café, cantine, zones de détente, couloirs…). Un étouffant système de contrôle – auquel n’échappera pas la moindre pause pipi ou cigarette… – qui a pourtant été validé par la CNIL, créant un inquiétant précédent. Les syndicats s’alarment bien évidemment de ce « flicage » désormais omniprésent et permanent, permettant, selon eux, de faciliter notamment les licenciements pour insuffisance professionnelle ou manque de performance. Une ambiance soupçonneuse et délétère règne désormais au sein de l’entreprise qui pourrait donner le mauvais exemple à beaucoup d’autres, soucieuses de maximiser la productivité du personnel .
De son côté la direction affirme que l’installation des puces RFID n’a pas d’autre but que d’optimiser la gestion des espaces, de la disponibilité des salles de réunion et des heures d’affluence aux restaurants d’entreprise. Une explication qui peine à convaincre les 3000 employés de la société.
Seule petite consolation, après d’âpres négociations, les syndicats ont obtenu que les flux enregistrés soient « anonymes ». Une concession dont il faudra encore vérifier l’application avant de se réjouir de cette « preuve de bonne volonté » de la direction.
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