Moi-Je, Président content!

Moi président, je suis content de moi. Je vais bien, donc la France va mieux. J’ai pu en témoigner hier pendant deux heures, devant mes sujets qui se comportent quelquefois de manière ingrate et mécontente, mais qui savent au fond que je suis un homme de courage qui n’ait pas démérité. Ainsi, je ne renie rien de ce que j’ai dit au Bourget il y a un peu plus de quatre ans. (…)

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Moi président, je dis que la croissance est en hausse, les charges et le coût du travail en baisse. Quelques esprits chagrins osent prétendre que la vraie raison en est l’effondrement des cours du pétrole et la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne. Billevesées que cela. C’est mon action qui a principalement porté, et les Français le reconnaissent, même confusément. Quant au chômage des jeunes, j’ai dit qu’il était en phase avec la moyenne de l’Union Européenne: on m’a informé que c’était manifestement faux et que chez nous, les moins de 25 ans en recherche d’emploi étaient de 24,6% contre une moyenne ailleurs, de 19,4%. Et alors? Tout le monde peut se tromper. De même, j’ai avancé que la mosquée de l’imam salafiste de Brest était fermée, ce qui ne serait pas encore le cas. Eh bien, j’ai tout simplement devancé l’information. C’est aussi mon rôle d’être à l’avant-garde.

Moi président, a, depuis le début, axé la réussite de mon mandat sur le bien-être accru de la jeunesse et l’inversion de la courbe du chômage. Eh bien, ne voit-on pas, tous les jours, à quel point la jeunesse est en forme, place de la République et dans toutes les villes de France? Elle se porte tellement bien qu’elle passe toutes ses nuits debout et qu’elle fait montre, face aux CRS, d’une vigueur chaque jour renforcée. Quant au taux de chômage, il est certes encore élevé, mais Pôle Emploi travaille avec zèle et efficacité à corriger les chiffres et à radier tous ceux qui le méritent, d’ici à l’an prochain. Oui, encore une fois, la France va mieux puisque je vais bien, crois en mon étoile et finirai toujours par l’emporter in extremis. Que l’on se remémore: lors des primaires socialistes, en 2011, j’étais à 3% d’intentions de vote.(…)

Moi président, on m’a reproché, suite à l’émission d’hier, de répondre trop souvent à côté de la question. Mais c’est normal: si je réponds à côté, c’est parce qu’il y a de la place. On m’a accusé aussi de n’avoir fait, en deux heures, aucune annonce. Aucune. C’est faux. J’ai informé les Français d’un fait évident mais capital: un quinquennat, ça dure cinq ans. Si ça durait quatre ans, ce ne serait pas un quinquennat. Voilà un scoop de taille. De toute façon, j’ai prévenu tout le monde: je réformerai jusqu’au dernier jour de mon mandat, et ce n’est qu’à ce moment que l’on pourra me juger.

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