La nouvelle présidente de la Bibliothèque nationale de France, Laurence Engel, récemment nommée avec le soutien de Manuel Valls, refait ainsi surface après avoir connu une certaine disgrâce « présidentielle ». Directeur de cabinet d’Aurélie Filipetti jusqu’en 2014 lorsque cette dernière était ministre de la Culture, elle avait fait les frais des faux pas de son compagnon Aquilino Morelle, conseiller emblématique du président de la République et contraint à la démission à cause des accusations de Médiapart pour conflits d’intérêts. Elle quittait alors le ministère de la Culture sur pression de l’Elysée et rejoignait son corps d’origine, la Cour des comptes pour devenir, quelques mois plus tard, médiateur du livre, un poste spécialement créé pour elle. Dans la foulée, elle remettait un rapport sur le livre numérique directement inspiré d’une grande maison d’édition française mais s’attirait les foudres de l’avocat Emmanuel Pierrat, déclarant que son rapport n’avait aucune valeur juridique.
Une belle promotion
D’aucuns murmurent que sa nomination à la tête de la BNF – une première pour une femme – serait une manœuvre de François Hollande pour dissuader Aquilino Morelle de publier un livre vengeur prévu de longue date… pour la rentrée 2016 ! Femme de gauche chevronnée, elle connaît toutes les coulisses du Parti socialiste et peut même se vanter d’avoir commis un livre à la gloire de François Mitterrand quelque temps après sa mort, comme une sorte d’hommage posthume (1). Elle brossait alors le portrait du Mitterrand « homme de droit », plaideur plus que juriste, avocat plus que légiste et surtout grand pourfendeur de la Constitution de 1958. Bref, le livre idéal pour mener à bien une carrière commencée comme auditeur à la Cour des comptes à sa sortie de l’ENA et poursuivie dans le privé auprès de Jérôme Clément comme directeur de cabinet. En 2000, elle conseille Catherine Tasca sur les questions audiovisuelles. Après avoir fait le gros dos, comme son compagnon après le 21 avril 2002, elle se recycle à la mairie de Paris auprès de Delanoë. Elle y reste jusqu’à l’élection de François Hollande et quitte ses fonctions de directeur des affaires culturelles parisiennes en s’offrant, aux frais du contribuable, un somptueux pot de départ dans les salons du musée Carnavalet, avec force bouteilles de champagne et autres petits fours. Histoire sans paroles.
Quand Anne est au violon…
L’Alma Chamber Orchestra, formation dont l’épouse de Manuel Valls est la directrice artistique et le premier violon, fait couler beaucoup d’encre… Créé en 2013 dans le but de diffuser un message de paix et de fraternité, il serait, en fait, le point de rencontre d’une série de personnages naviguant entre barbouzerie, affaires et diplomatie parallèle. On trouve parmi ses mécènes le richissime marchand d’armes sud-africain Ivor Ichikowitz, grand ami d’Israël, ancien collecteur de fonds pour l’ANC de Nelson Mandela et proche du président du Congo, Denis Sassoun-Nguesso, un vieux routier de la Françafrique, ainsi que des proches de la famille Dassault. Le tout sous la houlette de l’homme d’affaires algérien, Zouhir Boudemagh, vendeur de voitures de luxe et mélomane reconnu. Enfin, Anne Gravoin est accusée, lorsqu’elle se rend à l’étranger, de mettre à contribution les réseaux diplomatiques de la France à seule fin de remplir les salles. En mars dernier, elle aurait ainsi été invitée par Jeannette Bougrab, conseillère culturelle de l’Institut de France, à venir jouer à Helsinki, tous frais payés ainsi que le révèle Le Canard Enchaîné dans une de ses dernières livraisons.
Face à toutes ces rumeurs, Anne Gravoin se contente de dire qu’elle est une simple « prestataire » ! Une prestataire pour le moins influente, s’agissant de ses liens avec Israël et du retournement de Manuel Valls en la matière.
Une maîtresse femme chez les « gnomes » du Palais-Royal
Autre femme d’influence à la une de l’actualité, Marie-France Marchand-Baylet, patronne de La Dépêche du Midi depuis que son ex-mari Jean-Michel Baylet est entré au gouvernement et compagne, à la ville, de Laurent Fabius depuis une dizaine d’années. Saviez-vous qu’elle n’avait pas son pareil, lorsque Fabius était aux Affaires étrangères, pour houspiller les attachées de presse et se mêler des nominations de diplomates au point d’ailleurs d’avoir bloqué la nomination de l’une d’entre elles ? Disposant d’un bureau au Quai d’Orsay, elle aurait œuvré pour la restauration du château de la Celle-Saint-Cloud, résidence officielle des patrons du Quai d’Orsay. Que fera cette femme de l’ombre au Conseil constitutionnel que préside désormais « Lolo » ? Réponse dans quelques mois à moins que ses nouvelles fonctions à la tête de La Dépêche ne l’empêchent de jouer les mouches du coche auprès de son compagnon.
Quoi qu’il en soit et n’en déplaise à la féministe Annie Ernaux, ces quelques portraits de femmes témoignent que la France n’est pas un pays sexiste…
(1) Mitterrand, le fil d’Ariane Editions Michalon
Francoise Monestier – PRÉSENT