Ce Germain n’est pas mon cousin!

Par Alain Sanders

Dans Présent du 9 avril, Caroline Parmentier, avec sa verve habituelle, a dit ce qu’il fallait dire, par-delà les trémolos lacrymatoires unanimes, sur le suicide de l’ancien maire de Tours, Jean Germain. Retour sur la dérobade de ce « martyr de la République » (comme ils disent), martyr surtout de ses propres turpides.

Un mot d’abord de l’évocation, à propos de ce fait divers tourangeau, du suicide de Roger Salengro dans les années trente. Victime, nous dit-on, d’une campagne menée par « la presse d’extrême droite ». Mensonge ! S’il est vrai que l’hebdomadaire Gringoire s’accrocha aux basques de Salengro (« Salengro et en détail », comme on disait à l’époque), c’est L’Humanité qui avait lancé la chasse à courre, insinuant que le socialiste nordiste avait déserté lors de la Grande Guerre.

De la même manière, les « révélations » sur les « mariages chinois » célébrés par l’honnête Germain ont été mises en musique par un hebdomadaire d’extrême gauche, Le Canard enchaîné (fin 2011). Sans d’ailleurs que ces « révélations » fassent de vagues médiatiques, et à peine localement.

Jean Germain, ce « martyr de la République », ce sénateur socialiste, ce franc-mac régional, entretenant un commerce de lit avec la Franco-Taïwanaise Lise Han devenue sa conseillère (1) à la mairie (et occupant, semble-t-il, un emploi fictif qui lui laissait tout loisir de faire son business), savait à quelles réquisitions il allait devoir faire face. L’intention du procureur, Bruno Albisetti, était de requérir une peine de prison ferme contre l’ancien édile. Selon un de ses proches, Germain redoutait surtout – l’idylle de l’édile… – le « déballage de sa vie privée ».

En l’occurrence, la machine judiciaire n’a rien fait d’autre que de suivre son cours normal. S’il était aussi blanc-bleu qu’il disait l’être, pourquoi a-t-il choisi de se supprimer plutôt que d’aller se défendre devant les juges ? Ce « fils de boulanger », qui avait craqué pour les miches de Lise Han, s’était mis tout seul dans le pétrin.

Jean Germain était accusé de « complicité de prise illégale d’intérêts et de détournements de fonds publics ». Ce n’est pas rien pour un notable cumulard qui, en plus de ses mandats électifs, avait occupé de nombreuses fonctions, dont la présidence du conseil de surveillance du CHRU de Tours et celle du conseil d’administration de l’office public de HLM Tours Habitat.

A la façon de Moon qui, naguère, mariait à la louche des centaines d’adeptes de la secte, Germain, ceint de son écharpe tricolore, animait de vraies-fausses cérémonies, des simulacres de mariage, avant de remettre aux « mariés » de faux certificats. Prix de l’opération : 3 000 euros par couple…

La camarilla UMPS (Hollande, le franc-maçon Gérard Larcher, Rebsamen, l’UMP Philippe Briand, Todeschini et autres Valls, qui a évoqué « son ami » Jean Germain, etc.) peut se garder son martyr. Ce Germain n’est pas mon cousin.

(1) Il avait ensuite recasé sa protégée à l’office de tourisme de Tours, office… qu’il présidait.

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