Selon des chiffres communiqués à l’AFP par le Quai d’Orsay, la vente de biens appartenant à la France à l’étranger a rapporté 40 millions d’euros par an en moyenne au budget de l’Etat depuis 2006. Et en 2013, 22 millions tirés de ces cessions ont été affectés au désendettement de l’Etat.
La mise en vente par la France d’un bâtiment du centre de Vienne abritant l’Institut culturel français, que le Quai d’Orsay juge vétuste, surdimensionné et trop coûteux en termes de fonctionnement, est contestée dans une pétition circulant à Vienne et qui avait recueilli lundi plus de 4.300 signatures.
La présence éducative et culturelle française et francophone à Vienne est gravement mise en danger, proclament les signataires de la pétition, qui s’efforcent de mobiliser au-delà de la communauté française.
Paris veut faire aboutir avant la fin de l’année la vente du Palais Clam-Gallas, un ensemble imposant acquis par la France en 1951 qui abrite l’Institut.
Le bâtiment principal est vétuste, surdimensionné, mal adapté à l’accueil du public et à l’aménagement de salles de classe. Le site est également coûteux en termes de fonctionnement et d’entretien, a déclaré lundi à l’AFP le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Romain Nadal.
L’Institut français doit avoir une visibilité qui traduise le dynamisme d’un projet culturel rénové. C’est dans cet esprit que s’appréciera le choix d’une réinstallation dans de nouveaux locaux accessibles et fonctionnels, a ajouté M. Nadal.
Malgré une promesse en ce sens du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, la communauté française de Vienne redoute un déménagement sur un site éloigné du centre de la capitale autrichienne.
Alors que le vaste parc entourant l’édifice accueille une partie des cours de sport du lycée français voisin, une attention particulière est réservée au lycée français pour préserver ses intérêts et sa sécurité, a assuré M. Nadal.
Les pétitionnaires soulignent aussi que la France aligne à Vienne pas moins de trois ambassadeurs – un bilatéral, un auprès des institutions de l’ONU et un auprès de l’OSCE – et répartit ses services dans huit implantations dont une partie pourrait, selon eux, être regroupée au Palais Clam-Gallas.
M. Nadal a observé que les deux ambassadeurs de France auprès de l’OSCE et de l’ONU occupent des appartements de fonction proportionnés à la taille de leurs familles et que les espaces de réception qu’ils utilisent sont mutualisés au sein de l’ambassade de France en Autriche, qui abrite aussi la résidence de l’ambassadeur bilatéral.