Le Commissariat pour Tous, Mariton et Poisson à la rescousse (actualiser)

Selon nos informations, depuis minuit 50 ce lundi, 67 jeunes du Camping pour Tous (soutenu par la Manif pour Tous et le Printemps français) sont placés en garde à vue au commissariat de la rue de l’Évangile dans le XVIIIe arrondissement. Un avocat en contact avec eux dénonce déjà “une atteinte grave au droit de la défense dans le traitement des dossiers et l’information des avocats” du fait du regroupement des jeunes dans le même commissariat. En effet, l’information des avocats a parfois mis trois ou quatre heures alors que la loi impose qu’elle ait lieu au maximum une heure après la notification des droits. Il est reproché à ces jeunes un attroupement sur la voie publique après sommation (à proximité de l’Assemblée nationale*), attroupement pour lequel ils risquent chacun jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amendes, mais aucun trouble à la tranquillité publique, les campeurs étant silencieux. À l’heure où nous écrivons ces lignes, les jeunes gardent le moral : ils chantent la Marseillaise. Les policiers présents sur place n’en reviennent eux-même pas. “Je préfèrerais arrêter des racailles que d’arrêter des jeunes comme ça” a confié un agent à un avocat. “Nous, on les aime bien, nos petits terroristes”, a blagué une policière tandis qu’un autre agent, les larmes aux yeux (véridique), confie : “On nous force à faire des trucs politiques, là, c’est pas notre boulot.” “Il s’agit d’une mesure disproportionnée, abusive et dissuasive qui a pour but de tuer dans l’œuf la contestation”, commente de son côté Me Frédéric Pichon, présent sur place. Deux équipes de télévisions (I télé et LCP) doivent arriver d’un instant à l’autre. Un journaliste du Figaro est également annoncé.

On se rassemble devant le commissariat de la rue de l’Évangile pour exiger de nous faire arrêter, nous aussi ?

Addendum 12h42 : Le député UMP Hervé Mariton a prévu de passer au commissariat pour vérifier les conditions de garde à vue des jeunes campeurs.

Addendum 13h15 : Un manifestant qui a réussi à ne pas se faire arrêter cette nuit devant l’Assemblée nationale me signale qu’après la sommation des forces de l’ordre, presque aucun campeur n’a eu le droit de lever le camp. Ce qui est reproché aux jeunes n’aurait donc aucun fondement. Il se tient à disposition des avocats des jeunes pour leur apporter son témoignage.

Addendum 13h50 : Frigide Barjot pourrait passer au commissariat de la rue de l’Évangile dans le XVIIIe arrondissement, nous signale un responsable de LMPT. Arrivée d’un troisième avocat et d’une équipe de France 3. On me signale qu’un rassemblement est organisé à 18h devant le commissariat, 32 rue de l’Évangile, avec menottes et casseroles.

Addendum 14h : Arrivée de Xavier Bongibault, Président du collectif “Plus gay sans mariage”.

Addendum 14h10 : Le député UMP-PCD Jean-Frédéric Poisson, également présent au commissariat de l’Évangile, estime que les jeunes seront relâchés avant 18h. Le rassemblement est par conséquent annulé.

Addendum 14h15 : Communiqué : Le sénateur UDI de Paris Yves Pozzo di Borgo s’inquiète du maintien en détention de jeunes manifestants opposés à la réforme du mariage : « Près de 12h après leur interpellation, j’apprends que les 67 jeunes interpellés, malgré leur calme et leur pacifisme, sous mes yeux cette nuit devant l’Assemblée nationale sont toujours en garde à vue dans le 18e arrondissement. Alors que la place Edouard Herriot a souvent vu des tentes s’installer pour des périodes plus ou moins longues, pour des grèves de la faim, du maire de Sevran aux harkis, le rassemblement silencieux d’hier soir a été immédiatement réprimé malgré l’absence de nuisances sonores. C’est la première fois que cela arrive. Il y a pourtant des manifestations bruyantes tous les jours sur cette place : des syndicats, des ressortissants étrangers, des mal-logés, des associations très diverses… »

Pour le chef de file des élus centristes parisiens, « il s’agit visiblement d’une répression politique, d’un détournement du rôle de la Préfecture de Police, orchestrée par le ministre de l’Intérieur qui, en mobilisant pour cette affaire de nombreux policiers et gendarmes, contribue à désorganiser ainsi la sécurité publique à Paris, déjà malmenée par des insuffisances croissantes d’effectifs par rapport aux besoins de la capitale ».

Addendum 15h30 : Frigide Barjot est présente sur place. Une équipe du “Petit Journal” de Canal + aussi. Vous pouvez contacter le commissariat au 01 53 35 10 95 et exiger la libération des jeunes.

Addendum 16h45 : Selon une source bien informée, des victimes de l’agression de l’Odéon, samedi matin, seraient présentes dans le même commissariat pour identification… de leurs agresseurs, eux aussi présents ! Le monde est petit…

Addendum 17h30 : vingt personnes viennent d’être relâchées. Elles expliquent avoir été parquées à 25 dans la même pièce. Des jeunes hommes chantent, des jeunes femmes pleurent… Certaines familles sont venues attendre un membre. Les plus jeunes sont sous le choc mais restent déterminés.

Addendum 17h48 : Tous les jeunes ont été libérés. “Alleluia”, comme ils disent au téléphone quand on appelle le commissariat.

*Des images des interpellations :

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78 Comments

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  • 0 / 10
  • Pry , 15 avril 2013 @ 16 h 34 min

    De 16 à 49 ans !!! ;)

  • Marina Obo , 15 avril 2013 @ 16 h 49 min

    Bien trouvé, bien remarqué.

  • MAnu , 15 avril 2013 @ 16 h 50 min

    J’ai essayé d’appeler entre 16h45 et 16h50 (3 appels) : à chaque fois on décroche et raccroche directement.

  • Eric Martin , 15 avril 2013 @ 17 h 04 min

    Selon mes infos, ils sont saturés d’appels. Continuons, ne relâchons pas la pression, c’est la plus petite chose que nous pouvons faire pour les jeunes là-bas !

  • Charles , 15 avril 2013 @ 17 h 09 min

    Il faut médiatiser la libération des 67 otages de la Kommandatur du Grooss Paris.
    Il faudra bien que les forces de la gestapette les liberent dans la soirée.
    Il faut donc organiser cette sortie liberation sous les cameras videos.

    Pour donner de l’ampleur faire passer le mot pour preparer la photo des 67.

    Il faut que les 67 restent ensemble juste pour la photo commémorative.
    Plutot que d’une photo en équipe de rugby avant ou apres le match,
    on peut imaginer une autre position des 67.

    Par exemple, en 3 rangs de 22,tous les bras levés dans une meme direction.
    Si possible trouver des uniformes et casques allemands de la guerre
    et placer des sentinelles Gaystapettes du Gross Paris de chaque coté.
    Trouver des fusils en plastique et placer les sentinelles au dernier moment.
    Ensuite,tourner autour du commissariat en cadence avec les sentinelles
    puis se diriger vers le Luxembourg….

  • Charles , 15 avril 2013 @ 17 h 13 min

    Quand je dis bras levés je veux dire les bras en l’air
    comme toute personne arrétée. cela va de soi.
    On ne sait jamais avec les forces de la gestapette.

  • Goupille , 15 avril 2013 @ 17 h 16 min

    Nous somme quand même dans une époque de fous : penser que c’est une semi-“descendante d’esclave” revancharde, indépendantiste de surcroît, qui ose nous déclarer la bouche en coeur qu’elle se charge du changement de civilisation en France !
    Et que personne ne lui éclate de rire au nez !

    Leur délire est contre-productif : ils auront juste réussi à nous galvaniser.
    Mouchons cette pécore.

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