40 ans dans les citées (Vidéo)

https://youtu.be/sooMqnfLU98

Depuis quarante ans, Michel Aubouin arpente les cités et a livré en 2016 un rapport au gouvernement sur cette France à la marge de tout.
L’auteur, historien de formation, a quitté fin 2018 ses fonctions et son devoir de réserve. Il raconte à travers les grands événements sociologiques et historiques le fil continu d’une lente dérive et dresse un état des lieux sans concession des « quartiers » devenus zones de non-droit. La banlieue, il l’a d’abord vécue de l’intérieur, son étude se veut un éclairage intime et personnel de ce qu’il a connu, enfant, et ne reconnaît plus. Que sont devenus ses anciens amis, ses voisins, ces populations déracinées dans des quartiers éloignés des centres-villes, ces habitants oubliés par la République ?
La rigueur de son propos est étayée par une enquête à 360°. Michel Aubouin a rencontré tous les acteurs et professionnels concernés : architectes, sociologues, historiens, politiques, anthropologues, enseignants, acteurs de la vie associative, imams… Désireux d’apporter des solutions, il a notamment été à l’origine de la méthode d’enseignement du Français langue d’intégration (FLI).
Aujourd’hui, il y a cinquante cités jugées « difficiles », prêtes à craquer, gangrenées par la drogue, la radicalisation, la violence. L’auteur revient en particulier sur certains « quartiers » de l’Essonne : les Tarterêts, La Grande Borne… Il nous fait part de cet état des lieux et d’un aveu d’échec terrible.
Pourquoi ? Comment ? L’auteur explique : immigration de masse alors que les emplois industriels (dans l’automobile notamment) diminuent en 1970, paupérisation des quartiers, habitat impersonnel régi par un état occulte et anonyme (qui sont les bailleurs ? quid des gardiens ?), lente disparition du monde ouvrier, mur d’incompréhension entre policiers et habitants, place de l’Islam si mal représenté (dans
les prisons notamment où il y a peu d’aumôniers musulmans), drogue, radicalisation, classe politique déconnectée du réel…
Michel Aubouin constate mais ne renonce pas : il veut croire aux bonnes volontés et à notre prise de conscience collective.

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