Non, non… il n’y a pas de faute dans le titre de cette brève. Curieusement et contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’anglais n’est pas la langue officielle des États-Unis, il n’est que la langue officielle du gouvernement américain dont le Code of Laws of the United States oblige à « préserver et à accroître le rôle (…) comme langue officielle du gouvernement fédéral ».
Une situation qui n’a jamais satisfait ce qu’on nomme l’English-Only Movement, un mouvement politique visant au “tout anglais” aux États-Unis et dont les Républicains du Sénat et de la Chambre des Représentants vient de donner un souffle et déposant un projet de loi dit English Language Unity Act – S. 503 au Sénat, H.R. 997 à la Chambre – qui vise à obliger « tous les citoyens à être capable de lire et de comprendre couramment le texte en langue anglaise de la Déclaration d’Indépendance, celui de la Constitution et des lois des États-Unis faites en conformité à la Constitution ». La loi, si elle est était votée, obligerait le ministère de la Sécurité intérieure à mettre au point un test de capacité en langue anglaise que devraient passer tous les candidats à la citoyenneté américaine, à défaut d’y réussir le candidat serait récusé…
Il s’agit là, bien sûr, d’une mesure indirecte visant à contenir l’immigration hispanique : une sorte de “barrière” linguistique à la citoyenneté.
L’espagnol, en effet, est parlé en famille par 35,5 millions d’habitants des États-Unis et pour 46 millions d’hispaniques l’espagnol est parlé comme première ou seconde langue. Six millions d’élèves américains sont d’origine hispanique et parlent dont l’espagnol – je devrais écrire le “castillan” pour être linguistiquement correct… Le groupe hispanique représente environ 15 % de la population américaine, et ce pourcentage ne cesse de croître.