Soupçonnant les juges parisiens de liens avec l’Élysée, le syndicat Vigi police, partie civile dans l’affaire Benalla, a demandé à la procureure générale de Paris de renvoyer la procédure vers une autre juridiction que le tribunal de grande instance de Paris, écrit Mediapart.
Évoquant de multiples anomalies dans la conduite des investigations sur les violences du 1er mai, l’avocat du syndicat policier Vigi police, Yassine Bouzrou, a officiellement demandé, mercredi 13 février, à la procureure générale de Paris que le dossier soit confié à d’autres magistrats.
«Depuis le début de cette procédure, de nombreux dysfonctionnements ont été observés […], et il m’apparaît indispensable que la procédure soit traitée par d’autres magistrats que ceux exerçant au tribunal de grande instance de Paris», a-t-il écrit dans sa demande, citée par Mediapart.
Le site rappelle que, selon l’article 665 du code de procédure pénale, une affaire judiciaire peut être dépaysée «dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice».
Le syndicat Vigi soupçonne que le tribunal cherche à éviter la découverte de potentiels nouveaux faits gênants pour l’Élysée et des proches d’Emmanuel Macron, apprend-t-on.
Dans la demande, M.Bouzrou indique que le Premier ministre, Édouard Philippe, avait lui-même reconnu dans la presse «être intervenu» avec Emmanuel Macron «dans la nomination de Rémy Heitz, voulant “être certain” qu’il serait “parfaitement à l’aise” avec le nouveau procureur de Paris».
«Il semblerait que des liens subsistent toujours entre M.Benalla et la présidence de la République. Dans ces conditions, il apparaît inconcevable que le procureur de la République de Paris puisse être chargé de l’affaire concernant M.Benalla», assure Me Bouzrou.