Les poubelles de l’histoire…

 

Par Charles Chaleyat, violeur de sépultures occasionnel

Le métier d’archéologue consiste à enfreindre – dans le cadre des lois – des tas d’interdits. Cela se fait sur la base théorique que les vestiges ‘parlent’ et qu’il faut les récupérer/les extraire selon certaines méthodes qui permettront de les comprendre, de les interpréter. Selon les temps, les lieux et les occasions, l’archéologue viole ainsi sépultures, coffres, chambres des maisons ou palais des hommes. Il le fait cependant avec des pinceaux, des brosses et des précelles, par égard pour ce qu’il y trouve. Il remue, éventre, fouille, dissèque, analyse – selon les techniques de l’archéologie -, ce que ces hommes du passé ont disposé dans leurs habitats, cassé, oublié ou jeté ; plus exactement ce qu’il en reste : cloaca maxima de Rome ou amas coquilliers/amas de tessons du Proche Orient ou d’Afrique, fonds de villa gallo-romaine… Que les objets soient d’or, d’argent ou de cuivre ne feront aucune différence: seules les déductions à tirer des découvertes lui importent, plus éventuellement une (petite) gloire médiatique à la Coppens dans les tiroirs de l’Evolutionisme de papa.

L’archéologue est un fouille-poubelle, mais que voulez-vous, les hommes modernes veulent savoir ce qu’étaient leurs ancêtres, ce qu’ils faisaient et comment. Et, à ce titre d’ailleurs, ils sont capables des pires imaginations comme le matriarcat primitif ou le communisme des femmes, l’homosexualité paléolithique ou le culte solaire, la suprématie des noirs ou des jaunes : ils veulent ‘savoir’, mais selon leurs fantasmes… L’étroite et froide expressions des ‘faits archéologiques’ va mal aux imaginations !

Avec les mythes, René Girard a eu de la chance car avec les vestiges, les archéologues ont beaucoup moins de réponses fiables. Leurs résultats sont tellement limités que l’archéologie rêvée a de beaux jours devant elle… Ce qui reste, cependant, au fil des siècles de recherches de par le monde, malgré pillards et grands travaux, ce sont quand même nombre de choses sûres, quoique discutables qui s’accumulent, mais rarement ce que le profane, quelle que soit son origine, attend, par exemple : l’antériorité des nègres, leur découverte de l’Amérique, la priorité géographique des Germains, des Slaves… C’est que les données, lues avec de plus en plus de précision, donnant lieu à de nouvelles interprétations – celles concernant l’origine de l’Homme étant les plus médiatisées – obligent à constamment réécrire l’Histoire qui les utilise.

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