Bruno Roger-Petit, le ludion indigné!

 

« Mon problème, c’est qu’il y a une sous-représentation des journalistes socialistes dans les médias. (…) C’est une constatation : ils (les journalistes, NDLR) sont tous libéral (sic) ou conservateurs. (…) Ce n’est pas la question du nombre mais de l’influence. » (« Carrément Brunet », RMC, 02/04/12)
Journaliste de seconde zone, Bruno Roger-Petit a trouvé dans l’attaque frontale de personnalités un moyen de se hisser dans un petit monde médiatique qui semble le fasciner. Ce mitterrandiste convaincu né en septembre 1962 s’est fait depuis quelques années le spécialiste des indignations « politiquement correctes ». Sa panoplie, sur laquelle il fonde toute sa réflexion, se compose du crime d’arrière-pensée, de l’attaque personnelle et du procès d’intention. À longueur d’articles, BRP s’emploie à aligner des interprétations obsessionnelles et à mettre au jour des non-dits largement fantasmés. Une « pensée » qui croit lire entre les lignes mais qui, en réalité, repose largement sur le néant…

Obsédé par la « droite » et les « réacs », qu’il juge dominants dans les médias, il en a fait son principal angle d’attaque et n’hésite pas à lancer la vindicte sur tous ceux qui soutiendraient des idées trop « nauséabondes » à son goût. Et ils sont nombreux…

FORMATION

Bruno Roger-Petit est diplômé de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris. Il obtient son diplôme en 1987, dans la section « Service public ». D’autre part, il est titulaire d’une maîtrise en droit public.

TÉLÉVISION

À France 2, où il entre en 1988, il est grand reporter au service « politique intérieure » jusqu’en 1994. Il devient ensuite, jusqu’en 1998, le présentateur du « Journal de la nuit » et se fait remarquer pour un ton jugé « décalé et impertinent ».

Son principal fait d’arme est d’avoir, le 19 octobre 1997, lors de la présentation du journal de France 2, jeté ses fiches par terre… Dans un entretien accordé au magazine Technikart, il confiera plus tard que « c’était une manière de dire : « Ce que vous venez de voir, on l’oubliera demain ». » Et de continuer sa réflexion : « Certains journaux du 13h00 ou du week-end, c’est limite. On se tape des sujets sur la foire aux bestiaux lancés par quelques rédacteurs en chef qui fantasment sur la France profonde… »

Il est licencié en octobre 1998 pour avoir, dans le même entretien à Technikart, critiqué ouvertement ses collègues et la ligne éditoriale du service public audiovisuel. Ce dernier considère alors que les choix rédactionnels de France 2 sont mauvais et ne cherchent qu’à concurrencer TF1.

Il se dirige alors vers France 5 où il anime « Ça me regarde ». De retour sur France 2 en octobre 2005, il présente « Tout vu tout lu », un jeu d’actualité, en compagnie de Marie-Ange Nardi jusqu’en mai 2006.

Par ailleurs, il est le coréalisateur d’un épisode d’« Envoyé spécial » consacré à Michel Sardou en 1998.

Il est consultant régulier de l’émission « Sport et news » sur i>Télé.

À partir de septembre 2014, il est chroniqueur dans « Touche pas à mon poste ! » sur D8, et anime une émission de sport intitulée « #BRP » sur SPORT365TV.

RADIO

À partir de février 2012, Bruno Roger-Petit présente « Langue de p… » sur BFM, une émission politique mise en place dans le but de commenter « de manière impertinente » les coulisses de la campagne présidentielle.

Il est également présent sur Europe 1 Sport où il anime « Langues de sport » (10-12h) et « Le Grand journal du sport » (12-13h) du lundi au vendredi depuis juin 2008.

PRESSE

Fin 2003, Bruno Roger-Petit a été le rédacteur en chef des trois premiers numéros du magazine gratuit Sport.

INTERNET

D’abord chroniqueur régulier (et quotidien) sur Le Post, il le quitte en mai 2011 pour rejoindre « Le Plus » du Nouvel Obs où il publie tous les jours une chronique politique. C’est depuis les colonnes numériques du « Plus » que BRP déverse, aujourd’hui, le flot quotidien d’indignations correctes que nous avons évoqué plus haut.

Il tient par ailleurs un blog sportif, « BRP HD », sur Sport24.com (groupe Le Figaro).

Enfin, il a révélé, dans l’émission « C’est arrivé cette semaine » sur Europe 1 en 2008, être l’auteur des blogs « François Mitterrand 2007 », « François Mitterrand 2008 » ainsi que du livre « François Mitterrand 2008, il revient… », tous publiés anonymement.

Au début de l’année 2015, il quitte « Le Plus » du Nouvel Obs devient éditorialiste invité sur Challenges.

PRISES DE POSITION

Mitterrandiste revendiqué, BRP n’a de cesse, à longueur de chronique, d’attaquer tout ce qui se rapporte à la « droite ». Pour le chroniqueur, l’UMP n’est autre qu’un FN qui ne s’assume pas, le FN est un parti raciste, les défenseurs de la famille d’affreux réacs maréchalistes, et les patriotes d’odieux fascistes. Telle est la grille de lecture, un rien simpliste, de Bruno Roger-Petit.

Aussi, la suspicion de l’arrière-pensée systématique fait partie de sa panoplie favorite. Natacha Polony et Aymeric Caron s’écharpent sur le plateau d’« On n’est pas couché » ? C’est le « symbole d’une télé pourrie par les réacs ». Valls et Goasguen s’invectivent ? « La réaction de l’UMP révèle sa tentation de virer extrême droite ». Nicolas Dupont-Aignan traite Frédéric Haziza de « merde intégrale » ? Cela n’est autre que « l’aveu d’une complicité avec Soral et Dieudonné ». Pas un article qui ne contienne son lot d’accusations, d’attaques et de suspicions. Pour BRP, chaque événement « révèle » quelque chose, et généralement ce qu’il veut bien entendre lui, évidemment. Ainsi, au fil des chroniques, M. Roger-Petit fonde-t-il l’intégralité de son discours sur des procès d’intention et des interprétations. Pour le reste : rien de tangible.

Autre obsession du journaliste : la télévision serait gangrénée par la droite et les « réacs ». Ses cibles favorites : Élisabeth Lévy, Yvan Rioufol, Robert Ménard… et surtout Éric Zemmour. En décembre 2008, suite aux propos qu’il tient sur les races à la télévision, Bruno Roger-Petit confie qu’il « attend de voir si Éric Zemmour va être frappé de la même sanction médiatique qui avait frappé, par exemple, Bigard », qualifiant au passage les propos de l’écrivain de « grand n’importe quoi ». Ce à quoi Zemmour répondra : « Qui c’est Bruno Roger-Petit ? De quel droit, lui, va-t-il décider qui passe à la télé et qui n’y passe pas ? De quel droit va-t-il demander des sanctions ? Mais qui il est ? » Depuis, le chroniqueur du Nouvel Obs n’a eu de cesse de s’en prendre à l’affreux réactionnaire du Figaro. Un acharnement qui semble parfois virer à l’obsession…

Le 10 juillet 2010, sur son blog BRP HD, il critique la « lecture raciale » que font les médias de la performance du coureur français Christophe Lemaître, « premier blanc à courir le 100 mètres en moins de 10 secondes ». Le mois suivant, il salue la victoire de la « France métissée » lors des championnats d’Europe d’athlétisme ! En 2014, comme beaucoup d’autres, il s’en prend à Dieudonné en clamant que « non, non et non ! », il ne doit pas passer dans les médias et doit être condamné. En parallèle, il déclare qu’il faut « soutenir les Femen contre Boutin, Civitas et autres réacs »… On le voit, la cohérence n’est pas forcément sa tasse de thé…

En juin 2012, il prend la défense de Bernard-Henri Lévy. Invité d’« On n’est pas couché » sur France 2. Bruno Roger-Petit estime que BHL a « eu le mérite de rappeler à nos deux journalistes (Natacha Polony et Audrey Pulvar, NDLR) que la liberté, c’est toujours mieux que la dictature »…

Une pétition réunissant 535 signataires au 11 mars 2014 a été lancée sur internet « pour qu’on retire sa carte de presse à Bruno Roger-Petit ». On reproche au journaliste « insultes » et « calomnies » envers la droite et une « servilité éhontée » à l’égard de la gauche. « Après avoir traîné dans la boue le métier de journaliste en le ravalant à celui de vil courtisan en mal de reconnaissance il est temps de dire ça suffit », peut-on lire.

En mars 2014, il est nominé aux « Bobards d’or » de la fondation Polémia pour le « Bobard calculette », pour avoir avancé un chiffre précis quant au nombre de personnes ayant sifflé François Hollande le 11 novembre, avant de divaguer sur celui-ci. Par ailleurs, un prix a été baptisé « Prix Bruno Roger-Petit » pour récompenser, sur le mode ironique, les « journalistes talentueux »…

PUBLICATIONS

François Mitterrand 2008, il revient…, éd. Ramsay, 2008 (publié anonymement).
Authentiquement français, éd. Héloïse d’Ormesson, 2011.

ILS L’ONT DIT

« Roger-Petit n’est pas qu’un ludion méconnu, il incarne l’identité retrouvée de France 2. Alerte à tous les néolibéraux : le service public revient en rafale ! », Technikart, 01/10/98.

« Je lui accorde bien volontiers mon pardon pour l’ignoble petit paragraphe qu’il a commis sur Le Post. C’est promis mon cher Bruno, je ne dirai plus à ce micro que vous êtes un branquignole, d’autant que vous n’avez absolument pas besoin de moi pour en établir la démonstration », Didier Porte, « Le Fou du roi », France Inter, 08/02/10.

« Chez Bruno Roger-Petit, la tendance à l’anti-sarkozysme est lourde, l’opposition a viré à l’obsession et la fin de ses histoires est toujours la même : c’est la faute à vous savez qui. (…) Comment situer ce journaliste ? C’est une espèce de sous-Guy Birenbaum, ce qui est loin d’être un compliment », Cyril Bennasar, Causeur, 18/08/10.

« Lundi 25 juin, il s’en prenait à Éric Zemmour, l’une de ses cibles favorites. Sans doute attristé par le fait que l’écrivain ne lui prête guère attention, le journaliste se plait à récidiver régulièrement, comme un enfant qui ferait des bêtises dans le but d’attirer l’attention absente de ses parents. Pour ce faire, tous les motifs sont bons pour dézinguer la bête immonde Zemmour, affreux populiste et réac’ de droite. Tous, même les plus absurdes.

Ainsi l’ancien chroniqueur du Post prend-t-il la défense des joueurs professionnels et de leurs revenus astronomiques, que Zemmour avait durement critiqué sur RTL. Lorsqu’il s’agit de football, tous les « grands principes de gauche » semblent s’évanouir. Tout le paradoxe du bobo-gaucho qui, pour donner un autre exemple de ces incohérences, se positionnera ardemment en faveur de l’immigration, tout en inscrivant ses enfants à bonne école, loin des lycées violents des quartiers sensibles…

(…)

Nul besoin de tenter de raisonner cet irréductible gourou de la pensée boboïsante, adepte de Vikash Dhorasoo qu’il considère comme un « maître à penser de la philosophie cool appliquée au foot » (sic!), et tellement pris par sa vénération qu’il prête, dans sa tribune, à l’ancien joueur du PSG des mots qui ne sont même pas les siens. Soit, on a les maîtres à penser que l’on mérite », Christopher Lings, « Bruno Roger-Petit, entre absurdité chronique et chroniques absurdes », Le Bréviaire des patriotes, 26/06/12.

« Bruno Roger-Petit un rien complotiste, qui croit avoir démonté « Un vaste mouvement réactionnaire », car dit-il « Soral n’est pas invité à la télévision, peu importe, Eric Zemmour parle pour lui, comme lui et avec lui », n’a produit qu’un pet mouillé en s’imaginant attraper Zemmour « preuves en mains » de possession d’un faux document de Soral, qui vient pourtant bien du site d’incitation à l’homosexualité », Dreuz.info, février 2014.

« Bruno Roger-Petit porte bien son nom. Ce qu’il dit ne monte généralement pas bien haut, et il se contente le plus souvent des pâquerettes comme terrain de jeu. Ras des pâquerettes même. Ce gauchiste a son rond de serviettes dans les grands médias du système depuis longtemps, une preuve supplémentaire de la couleur politique de ceux-ci. Mais cette surface médiatique ne l’empêche pas de hurler à l’ultra-libéralisme et à la domination de la droite à la première occasion.

(…)

Tous les jours ou presque, M. Roger-très-Petit désigne à la vindicte populaire quiconque pourrait ressembler, de près ou de loin, à un homme ou une femme de droite. Sans jamais oublier de protéger son idole (François Mitterrand, ndlr), l’homme qui a reçu la francisque un an avant la Libération, et qui a fleuri la tombe du Maréchal Pétain de 1984 à 1991 comme aucun autre président ne l’a fait », Jean Robin, Enquête & Débat, 07/03/14.

IL L’A DIT

« Certains journaux du 13h00 ou du week-end, c’est limite. On se tape des sujets sur la foire aux bestiaux lancés par quelques rédacteurs en chef qui fantasment sur la France profonde », Technikart, 01/10/98.

« Je fais partie d’une génération frappée par le traitement de la guerre du Golfe. On a tenu un discours tout d’un bloc et on a été sévèrement démenti par les faits. La soi-disant « guerre chirurgicale » a fait trois cent mille morts. Alors, j’invite les téléspectateurs à faire attention à la réalité partielle et partiale d’un événement. Ils savent que ce qu’on leur montre n’est que la vérité d’un moment. Je n’aime pas ces présentateurs qui viennent et vous disent doctement : « C’est comme ci et comme ça. » Il faut de l’humilité », (Technikart, 01/10/98.

« Cette campagne 2012 révèle, une fois de plus, combien l’audiovisuel français, image et son confondus, est doté d’un ADN de droite », « Le Plus » du Nouvel Obs, 30/03/12.

« Mon problème, c’est qu’il y a une sous-représentation des journalistes socialistes dans les médias. (…) C’est une constatation : ils (les journalistes, NDLR) sont tous libéral (sic) ou conservateurs. (…) Ce n’est pas la question du nombre mais de l’influence », « Carrément Brunet », RMC, 02/04/12.

« Bernard-Henri Lévy, quels que puissent être ses nombreux défauts, quels que soient les agacements qu’il puisse susciter, quels que soient les travers de son film, a eu le mérite de rappeler à nos deux journalistes (Natacha Polony et Audrey Pulvar, NDLR) que la liberté, c’est toujours mieux que la dictature. Que le risque, c’est mieux que le renoncement. Que le pacifisme enfante le défaitisme. Que le défaitisme précède toujours l’aliénation. Que l’idéal démocratique est inséparable de sa dimension universaliste. Dans un tel contexte, sur un plateau peuplé par un public autant hostile que décérébré (« On n’est pas couché », France 2, NDLR), ce n’est pas rien. L’exploit mérite d’être salué », « Le Plus » du Nouvel Obs, 03/06/12.

« Les « Bonnets rouges » sont en passe de devenir une menace pour la démocratie. On sait que les Bonnets rouges drainent en leur sein, dans un melting-pot improbable, des éléments venus des décombres de la Manif pour tous, des identitaires d’extrême droite, des militants d’extrême gauche anticapitalistes, des sympathisants de Dieudonné et autres individus peu recommandables… On a entendu, aussi, au-delà des slogans hostiles à la gauche, à François Hollande, des propos hostiles aux journalistes, aux Francs-maçons, des mots et des accusations que l’on ne croyait plus pouvoir être prononcés, dans ce pays, depuis 1944… », « Le Plus » du Nouvel Obs, 07/11/13.

« Euthanasie : si Hollande cède face aux cathos de la Manif Pour Tous, il risque (très) gros », « Le Plus » du Nouvel Obs, 16/12/13.

« Pour que Dieudonné renonce à son combat idéologique, il faut le placer dans une situation financière précaire, lui couper toute source de financement, quel que soit le montage protecteur qui aurait été mis en place, notamment par l’épouse de l’ex-comique, pour le rendre insolvable », « Le Plus » du Nouvel Obs, 06/01/14.

« Car enfin, à quoi joue donc Éric Naulleau ? Ce qu’il préconise est tout à la fois insensé et dangereux. Mettre en scène un Dieudonné starisé, face à lui-même et Éric Zemmour, oui, c’est un projet de télévision terrifiant ».

Contraindre Dieudonné à »accepter la contradiction » dit Naulleau. Mais comment ? Au nom de quoi ? On connaît la dialectique rodée de ceux qui portent la parole antisémite dès lors qu’ils sont questionnés directement sur le sujet. Imaginons Naulleau face à Dieudonné : »Êtes vous antisémite ? » demandera l’animateur. Et l’autre répondra, reprenant des éléments de langage de son spectacle-meeting : »Moi pas du tout… En revanche, ce sont les Juifs qui ont un problème avec tout le monde »… Et ainsi de suite… Est-il bien nécessaire de tendre ainsi un micro, de fait complaisant, à Dieudonné ?

(…)

Comment peut-il concevoir, en conscience et en responsabilité, le projet d’organiser sur un plateau de télévision grand public, une confrontation Dieudonné/Éric Zemmour, soit la confrontation de deux paroles de haines, dont le sens et la portée ne sont pas les mêmes, certes, mais qui ont malgré tout pour point commun de causer tant de mal à bien des Français ? », « Le Plus » du Nouvel Obs, 09/01/14.

« Non. Non. Et non. Dieudonné sur France 2, jamais. Même chez Taddeï. Encore moins chez Taddeï. Voilà ce que Thierry Thuillier devrait dire et assumer. Avec fierté. Mais il ne le fait pas. Il »doute », sans se rendre compte que ce « doute », terrible « doute », abominable « doute », pour ce qu’il révèle du rapport à l’indicible d’un haut dirigeant de la télévision publique, peut être jugé comme un crime contre l’esprit, et condamné pour tel », « Le Plus » du Nouvel Obs, 20/01/14.

« Le succès politique de l’opération « Jour de retrait à l’école », menée le 27 janvier en Île-de-France, est un signal d’alarme. Il montre que la coagulation des extrêmes rouge-brun ne se réduit pas à la ridicule grève de la faim de Béatrice Bourges, cheftaine du Printemps français.

(…)

De plus en plus, des bretteurs médiatiques connus et reconnus, les emblèmes de la lutte contre le politiquement correct, deviennent les icônes de la coagulation rouge-brune. Quand il invente une théorie du genre qui n’existe pas, Zemmour est l’allié de Soral, donc son complice », « Le Plus » du Nouvel Obs, 29/01/14.

« Non seulement Zemmour puise ses sources dans les élucubrations mensongères figurant sur le site d’Alain Soral, mais au surplus, il les reprend en totalité à son compte, allant même jusqu’à scander les mêmes éléments de langage.

(…)

Eric Zemmour, en se laissant aller à cette facilité, participe à une opération de mensonge et de manipulation, dans la mesure où le site Égalité et Réconciliation a construit une propagande qui n’a rien à voir avec la réalité.

(…)

Soral n’est pas invité à la télévision, peu importe, Eric Zemmour, sur i>Télé, sur Paris Première et sur RTL, entre autres, est en position de faire à sa place. Ainsi se propagent le mensonge et la manipulation des esprits les plus accessibles aux paniques morales et aux peurs culturelles », « Le Plus » du Nouvel Obs, 03/02/14.

« La victoire réactionnaire de la Manif pour tous doit beaucoup à Eric Zemmour, Elisabeth Lévy, Eric Brunet, Natacha Polony, Yves de Kerdrel, Frédéric Taddéi et bien d’autres encore, vecteurs ou facilitateurs des idéologies de la régression…

(…)

En trente ans, la représentation médiatique et politique de la droite à la télévision est passée de Jean-François Revel à Eric Zemmour, de Raymond Aron à Elisabeth Levy, d’André Frossard à Eric Brunet, de Jean d’Ormesson à Natacha Polony… Le souverainisme populiste renfermé l’a emporté sur le libéralisme universaliste bienveillant.

(…)

Oui, l’audiovisuel, notamment France Télévisions, a fabriqué une machine médiatique à propager la réaction et la régression sous couvert de lutte contre le politiquement correct. Oui, la télé met en scène de manière complaisante, des réacs et provocateurs qui colonisent les émissions culturelles et de divertissement de manière insidieuse. Oui, à la télévision, transgression est devenue synonyme de régression.

(…)

Dans un tel contexte, il suffit que 150 000 nostalgiques de la France maréchaliste et chrétienne défilent dans les rues de Paris, portés par des hérauts médiatiques les incarnant à la télévision et à la radio en position dominante, pour que le gouvernement, se sentant cerné (et redoutant les clivages ontologiques au sein de sa majorité), hisse le drapeau blanc d’une reddition honteuse », « Le Plus » du Nouvel Obs, 04/02/14.

« De manière consciente et délibérée, Nicolas Dupont-Aignan, en injuriant Frédéric Haziza sous l’œil d’une caméra qu’il savait présente et enregistrant la scène, s’est donné les moyens de complaire, draguer et séduire tous les extrémistes de droite en guerre contre le journaliste de LCP, notamment ceux qui se reconnaissent en Soral et Dieudonné. (…) La vérité s’impose, in fine. Dupont-Aignan, Soral et Dieudonné : c’est même combat contre Haziza », « Le Plus » du Nouvel Obs, 17/02/14.

« En 2014, les Femen, qui ont fait du Houellebecq au sujet des ultra-catholiques de Civitas, doivent affronter une ligue de vertu hétéroclite, vaste coagulation de tout ce que la France d’aujourd’hui compte de réactionnaires pudibonds, culs-serrés et rétrogrades en tous genres, tous unis pour ramener la conscience publique dans un état proche de ce qu’elle était en juillet 1940, emprisonnée par la bigoterie maréchaliste. (…) Entre le sein qui se veut libérateur et la soutane qui incarne la régression, ces gens-là ont choisi leur camp. Tout est dit », « Le Plus » du Nouvel Obs, 18/02/14.

« Un axe objectif émerge du paysage politique bouleversé par les événements, qui transcende le clivage droite/gauche. D’un côté, se situent les progressistes sociaux-démocrates et libéraux, européens et ouverts, susceptibles de concevoir de nouveaux instruments politiques destinés à adapter la France et les Français au bouleversement de la mondialisation. De l’autre côté se rangent les déclinistes, souverainistes passéistes, bercés d’archaïsme politique, qui jugent que le meilleur moyen de maîtriser la mondialisation et ses conséquences économiques et politiques, c’est de s’enfermer derrière d’illusoires frontières, supposées protéger la France et les Français de tous les dangers.

Politiquement, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen portent le message décliniste, intellectuellement incarné par les penseurs réactionnaires du temps, ceux du haut de l’échelle, comme Alain Finkielkraut, et ceux du bas, comme Éric Zemmour. La pensée décliniste est la ligne Maginot du fantasme de la Frontière, pensée comme seul avenir du peuple français. » Challenges, 20/11/2015.

LU SUR L’OJIM

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