La Hache des steppes, l’un des meilleurs romans de Raspail est paru en 1974 chez Robert Laffont. Il n’avait jamais été réédité et on se le passait comme un talisman entre initiés. Parce qu’il recèle toute la mystique raspailienne.
Le voilà donc de retour grâce à Via Romana qui écrit : « Il nous semble aujourd’hui que La Hache des steppes, paru un an à peine après Le Camp des Saints (1973), en est, au final, le début et la conclusion, et l’auteur lui-même en convient. Tout l’univers de Jean Raspail y est concentré, ces minorités qui disparaissent, ces précieux modes de vie qui s’éteignent avec, pour clore le cortège, notre vieille Europe à son tour menacée… »
On en connaît l’accroche par cœur : « Doucement, avec l’onction ecclésiastique, je reposai l’objet sur ma table de travail. Table de travail, table de rêve. » L’objet ? Une hache de pierre polie âgée de trois mille ans. Une hache qui permet à l’auteur de nous emmener à la rencontre de peuples oubliés, de peuples immémoriaux, de peuples perdus, de peuples du fond des âges.
A-t-elle jamais existé, cette hache ? Avec Raspail, passeur de mythes, allez savoir… Il nous dit de l’objet : « S’il n’avait existé, je l’aurais inventé. » Il en est bien capable.
Qui se souvient des Hommes ? Eh bien, Raspail le Wisigoth, qui sait que cette hache est à la fois un don et une malédiction.
Alain Sanders – Présent