Hollande prête le quai d’Orsay à ses potes!

Jean Louis Guigou et son épouse Elisabeth recevaient pour diner, le jeudi 4 février, une centaine de convives au Quai d’Orsay. La manifestation était officiellement organisée par une fondation privée, l’Institut de prospective européenne du monde méditerranéen (IPEMED), que l’époux de l’ancienne ministre a créé voici des années.

Le thème avancé pour ce diner débat -« Cap vers le Sud »- avait attiré de nombreux ministres et personnalités du monde africain et maghrébin. Aussi bien le Congo, le Gabon, l’Algérie que le Maroc et la Tunisie étaient représentés.

Première bizarrerie, c’est Alain Juppé, l’ancien ministre des Affaires Etrangères de Nicolas Sarkozy, qui accueillait tout ce beau monde dans les salons du Quai d’Orsay. Pourquoi le ministre encore en titre, Laurent Fabius, n’était il pas présent à cette petite sauterie? Et dans quelles conditions a-t-on pu faire appel à un des principaux candidats aux primaires de la droite pour introduire la soirée?

Deuxième surprise, il est assez inédit qu’une fondation privée utilise à des fins strictement personnelles les Palais de la République. D’autant plus que Jean Louis Guigou n’a pas fait mystère, ces derniers jours, de sa volonté de rechercher des fonds pour relancer sa fondation, notamment du coté des pays du Golfe.Le ministre tunisien de l’emploi, membre du mouvement islamiste d’Ennahdha, qui était invité à ces agapes pourra très certainement l’aider dans ses démarches au Qatar, allié indéfectible des frères musulmans à Tunis.

Ipemed est en effet un institut privé, financé par des grands groupes industriels et qui regroupe au sein de son conseil d’administration de nombreux patrons comme ceux de la SNCF, de la Poste ou d’Orange. Nous voici bien au coeur de cette nouvelle diplomatie économique préconisée par Laurent Fabius ces dernières années!

La fondation Ipemed est présidée par un étrange et flamboyant brasseur d’affaires, Xavier Beulin, qui est à la fois le patron de la FNSEA et le président d’un groupe céréalier, « Avril ». Ce « céréale killer », comme l’a joliment baptisé le journal ‘Libération’, pèse sept milliards d’euros. Les cent cinquante sociétés de son groupe sont présentes dans vingt deux pays. A l’exception d’un pied à terre qu’il possèder en Tunisie, d’après Libération, on ne voit pas très bien le pourquoi de son engagement dans la fondation de Jean Louis Guigou.

Ses fortes connections avec l’Elysée et avec tous les ministres de l’Agriculture, qu’ils soient de gauche ou de droite, lui donnent apparemment quelques soutiens pour organiser d’étranges diners débat sous les ors dorés des Palais de la République.

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