Déjà, en 2002 et 2009, des islamistes avaient tenté de saccager les quatre fresques de 1415, le Jugement dernier, d’une des chapelles de San Petronio de Bologne, montrant un diable tirant le corps nu de Mahomet en enfer en tant qu’hérétique.
Ces quatre fresques du peintre Giovanni da Modena sont inspirées de L’Enfer de Dante.
Depuis le 15 janvier 2015, la ville de Bologne a intensifié le dispositif de sécurité autour de cette basilique, augmentant le nombre de policiers autour du bâtiment et ajoutant des détecteurs de métaux au dispositif.
Elles avaient déjà été placées sous haute protection après les attentats du 11 septembre 2001.
La Basilique San Petronio est située sur la Piazza Maggiore. C’est la principale église de Bologne, dédiée à Saint Pétrone, évêque du Ve siècle et saint patron de la ville.
Sa construction débuta le 7 juin 1390 avec le projet d’Antonio di Vincenzo, pour célébrer la victoire sur la faction guelfe. Elle se poursuivie pendant deux siècles mais c’est seulement au XVIIe que la décoration de la nef centrale fut terminée, par Girolamo Rainaldi, entre 1646 et 1658. Charles Quint y fut couronné empereur le 24 février 1530 par le pape Clément VII. De style gothique, c’est la quinzième plus grande église au monde, longue de 132 mètres et large de 60 mètres. Sa voûte culmine à 45 m et sa façade à 51 m.
Sa construction qui voulait dépasser Saint-Pierre de Rome ne fut jamais achevée. En particulier, la façade n’est que partiellement revêtue du marbre initialement prévu.
Le portail, de Jacopo della Quercia, comporte des scènes de l’Ancien Testament. La Vierge et saint Pétrone dans le tympan et les portes latérales sont de Niccolò Tribolo.
Dans le chœur se trouvent deux orgues, dont l’un de Lorenzo da Prato (1471) qui est le plus ancien d’Italie ; l’autre est de Baldassare Malamini (1596).
A l’intérieur de l’édifice se trouvent aussi Il Matrimonio mistico di Santa Caterina de Filippino Lippi, la Madonna e Santi de Lorenzo Costa le Jeune, la Pietà d’Amico Aspertini.
Les menaces s’étaient estompées depuis quelques années. Certains intellectuels musulmans s’étaient même prononcés en faveur des fresques, précisant qu’elles dataient du XVème siècle et qu’elles appartenaient par conséquent à l’Histoire.
Cependant dans un entretien accordé à Francetvinfo, Mohammed Moussaoui, président de l’union des mosquées de France, a déclaré, « la plupart des écoles juridiques musulmanes considèrent qu’on ne peut représenter ni Mahomet ni les autres prophètes tels que Jésus, Moïse, Noé… », « un humain n’a pas la capacité de représenter fidèlement le Prophète ».
Quand on se souvient de l’explosion des bouddhas de Bamiyan en Afghanistan et plus récemment, des massacres de monuments, églises en Syrie, Irak et partout où sévissent les islamistes…
A suivre…
