Et si les appels à censurer ou interdire X/Twitter s’expliquaient par le très haut degré de “polarisation affective” de la gauche ? C’est ce que laisse penser une récente étude du “Mercator Forum Migration un Demokratie” de l’université de Dresde.
Explications ici : ⬇️ (1/25) https://t.co/FxAQTTMeoB— Xavier Van Lierde (@LierdeXavier) January 13, 2025
D’abord une définition ! La “polarisation affective” désigne l’incapacité d’une personne ou d'un groupe à supporter qu’existent des personnes ayant des idées différentes des siennes. La “polarisation affective” est en quelque sorte le nom scientifique de l’intolérance. (2/25)
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Polarisations affective et idéologique ne se recoupent pas nécessairement. En effet, un individu défendant des politiques opinions réputées radicales mais acceptant de dialoguer avec ceux qui défendent des opinions contraires aux siennes n’est pas “affectivement polarisé”. (3/25)
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Et à l’inverse, un individu défendant des opinions politiques réputées modérées ou centristes mais considérant que les opinions des autres sont “intolérables” ou “nauséabondes” voire simplement “des délits” est “affectivement polarisé”. (4/25)
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Ainsi, un électeur du RN qui accepte de dialoguer avec ses adversaires politiques est moins “affectivement polarisé” qu’un macroniste qui considère que les idées du RN n’ont pas leur place dans le débat politique ou les institutions. L’extrême-centre existe bel et bien ! (5/25)
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Pour prendre un exemple récent : les députés de tous bords qui ont refusé de serrer la main du benjamin de l’Assemblée nationale parce qu’il était RN ont montré un degré de polarisation affective bien plus élevé que ce dernier qui, lui, leur tendait désespérément la main. (6/25)
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De même, lorsque, en 2002, Chirac a refusé de débattre avec Le Pen sous prétexte que “face à l'intolérance et à la haine, il n'y a pas de transaction possible, pas de compromission possible, pas de débat possible”, il a montré son haut degré de polarisation affective. (7/25)
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Une certaine polarisation idéologique est bénéfique à la démocratie car elle permet l’éclosion du débat. Comme l’écrivent les auteurs de l’étude allemande “dans une société libre, démocratique et pluraliste, la diversité des opinions n'est pas une source de préoccupation”. (8/25)
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Mais, à l'inverse, la polarisation affective est néfaste car les gens qui en sont atteints tendant à considérer que la diversité des opinions est un problème à résoudre : puisque seules leurs propres opinions sont légitimes, les autres doivent alors être censurées ! (9/25)
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Les auteurs précisent ainsi qu’ “une forte polarisation affective est donc généralement considérée, en sciences sociales, comme un facteur négatif qui menace la cohésion sociale et met en péril les fondements des démocraties libérales”. (10/25)
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Or, l’étude du “Mercator Forum Migration un Demokratie” démontre que, contrairement à une idée reçue, partout en Europe, les électeurs présentant les plus hauts degrés de polarisation affective (donc les plus “intolérants”) sont les électeurs se déclarant “de gauche”. (11/25)
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Plus précisément, les auteurs de l’enquête allemande écrivent que :
– “Partout en Europe, les électeurs soutenant la gauche, l’extrême gauche ou les partis écologistes sont nettement plus polarisés que les partisans des autres partis”. (12/25)— Xavier Van Lierde (@LierdeXavier) January 13, 2025
– “Les personnes ayant des positions progressistes ont tendance à évaluer très positivement les personnes ayant des idées similaires aux leurs, tout en exprimant des sentiments très négatifs envers ceux qui ont des opinions différentes”. (13/25)
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Et à l'inverse, l'étude souligne que :
– “les non-votants et les partisans des partis conservateurs sont ceux qui manifestent le moins d’aversion envers les personnes ayant des opinions différentes des leurs”. (14/25)— Xavier Van Lierde (@LierdeXavier) January 13, 2025
Pour expliquer cette intolérance de la gauche progressiste, les auteurs évoquent un faisceau de facteurs concourant à sa “rigidité idéologique” : (15/25)
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La gauche “progressiste” se pense dépositaire exclusive de la morale : elle défend le bien contre le mal. Or, on ne transige pas avec le mal. Ses adversaires sont donc mécaniquement diabolisés et combattus dans une dynamique éradicatrice digne des guerres de Religion. (16/25)
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La gauche “progressiste” se pense dépositaire de la raison. “Elle justifie ses opinions avec des formules absolues telles que la raison ou la rationalité”, ce qui les rend “indiscutables” au sens propre. Hors du “cercle de la raison”, il n’y a que délire et complotisme… (17/25)
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La gauche “progressiste” est prétentieuse. Désormais essentiellement constituée des classes urbaines diplômées, elle se pense supérieurement intelligente. Au-delà du périphérique, il n’y a, pour elle, que des ploucs, des “sans-dents”, des “déplorables”, des ignares. (18/25)
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Pour ses partisans, la gauche tend à devenir une “identité personnelle” si bien que celui qui pense autrement est perçu par elle comme une menace existentielle. Toute divergence cause sa panique et sa réaction est alors l’appel à l’exclusion, l’interdiction, la censure… (19/25)
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Ces observations permettent d’expliquer les véritables raisons pour lesquelles la gauche ne peut pas supporter X/Twitter depuis que @elonmusk y a rétabli la liberté d’expression : (20/25)
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1. X/Twitter est une agora démocratique où il n’est pas possible de vivre dans l’entre-soi idéologique. Horreur ! Sur X les gens de gauche doivent croiser des électeurs du RN ou de Reconquête, voire des anciens Gilets Jaunes depuis longtemps disparus de leur quartier ! (21/25)
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2. Pis ! X-Twitter ne reconnaît pas le magistère moral et intellectuel de la gauche qu’elle a un temps espéré rétablir grâce au mal nommés “fact checkers” ces nouveaux clercs chargés de dire le bien et le mal tout en chassant les “déplorables” de l'agora. (22/25)
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On pourrait sourire de cette attitude, si elle ne venait confirmer que, comme l’a bien perçu l’essayiste Mathieu Bock-Côté, cette intolérance croissante de la gauche débouche sur une sorte de “totalitarisme sans le goulag”. (Presse de La Cité, 2023) (23/25)
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Voilà pourquoi, il ne faut pas s’y tromper : les appels à “réguler” ou “censurer” X-Twitter révèlent une très inquiétante dérive totalitaire qui doit être combattue de toutes nos forces tant elle vise à étouffer toute vie démocratique. Vive X, vive la liberté ! (24/25)
— Xavier Van Lierde (@LierdeXavier) January 13, 2025
Et pour finir, voici un lien vers la version anglaise du “Mercator Forum Migration un Demokratie” sur la “polarisation en Europe” :https://t.co/U4s8FuHW8E
(25/25) pic.twitter.com/qsnZYx8IWB— Xavier Van Lierde (@LierdeXavier) January 13, 2025