Est-ce un signe de la fin d’une époque ? Et, plus précisément, de la fin programmée du gouvernement Philippe ? Ces derniers jours, plusieurs membres des cabinets ministériels – notamment à Matignon – ont été discrètement recasés.
La dernière en date est Claire Scotton, directrice adjointe du cabinet de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. La jeune énarque a été bombardée directrice de la stratégie RH d’Orange, où elle a commencé à travailler le 2 janvier. Selon le syndicat CFE-CGC, elle triplera ainsi sa rémunération. « D’après nos sources, dit Sébastien Crozier président du syndicat chez Orange, elle percevra tout compris, salaires, primes, actions, retraites complémentaires…l’équivalent de 250.000 à 300.000 euros par an. Alors qu’en cabinet elle devait émarger à moins de 100.000 euros. »
A Matignon, Edouard Philippe a, lui, voulu assurer l’avenir de sa chef de cabinet – qui a aussi été celle de Jean-Pierre Raffarin –, Anne Clerc, qui n’est pas haut fonctionnaire et qui n’avait donc pas de point de chute dans l’administration en cas de démission du gouvernement – après les élections européennes par exemple… Dans un décret du 19 décembre passé inaperçu dans le grand public mais pas dans la haute fonction publique, le Premier ministre l’a nommé préfète chargée d’une mission de service public, autrement dit sans affectation territoriale. Un joli saut de carrière.
Toujours à Matignon, le conseiller territoire, l’excellent Pierre-Antoine Mariani, qui n’est pas non plus haut fonctionnaire de carrière, a été nommé, ce même 19 décembre, commissaire délégué à l’égalité des territoires – un poste crucial en ces temps de troubles dans « la France périphérique ».