En rassemblant cent citations et locutions latines encore utilisées de nos jours, Elisabeth Daumesnil a composé un vade-mecum à l’usage des étudiants qui n’apprendront jamais le latin et des adultes qui ne l’ont pas tout à fait oublié. Qualis artifex pereo, Habemus papam, Testis unus testis nullius… Il flotte dans ces pages un air de pages roses du Larousse, mais en moins sec. L’auteur (professeur de lettres classiques) donne pour chaque expression l’origine, la traduction, le contexte, éventuellement la fausse interprétation que l’usage en a donnée.
Le classement en chapitres thématiques montre clairement d’où nous viennent les réminiscences latines : de l’histoire et du droit romains, de la philosophie antique et médiévale, de la littérature latine, de la religion chrétienne (Vulgate, œuvres scolastiques…). Ainsi, en quelques pages, sautons-nous d’une branche à l’autre de notre arbre généalogique culturel et intellectuel. Quo non ascendet ? Hélas, dans le contexte de la dégringolade des études latines, cette recension a quelque chose de désolant. Notre dette envers le latin se résume-t-elle à quelques formules, employées non sans ironie et en forme de clin d’œil entre gens cultivés ?
Elisabeth Daumesnil, Les 100 citations et locutions pour ne pas perdre son latin, Le Figaro littéraire. 130 pages, 9,90 euros.
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