Jean de La Varende est connu pour ses écrits qui fleurent bon l’esprit français et dont les intrigues se déroulent au sein de l’hexagone. Il est même tenu pour un écrivain régionaliste – normand – par certains. C’est en partant de cette constatation que Patrick Delon, président de l’association littéraire Présence de La Varende, a voulu rendre sa juste place à cet écrivain trop rapidement rangé sous une étiquette. Les Contes d’au-delà des mers ont donc tous pour écrin des pays plus ou moins lointains, exotiques ou européens, des Antilles au Japon en passant par l’Espagne. Un recueil qui permettra de réajuster notre regard sur Jean de la Varende.
Le lecteur navigue de conte en conte en empruntant goélette et autre bateaux pour faire le tout du monde en croisière. Car la mer est un personnage à part entière chez cet auteur, ce qui fait dire à l’amiral François Bellec, de l’Académie de marine : « Ce sont des petits bonheurs, portés sur l’océan par des navires aux ailes légères. »
Ces « petits bonheurs » n’ont pas vocation à être des analyses ethnologiques poussées à la Claude Levi Strauss. Non, l’ambition est ailleurs. Pour celui qui n’a jamais mis les pieds physiquement dans la plupart des pays évoqués, le but est d’entraîner le lecteur dans une folle aventure imaginée, rêvée, fabriquée de toutes pièces à travers les bibelots que l’auteur collectionnait et dont il s’inspirait, mais aussi par les récits de son grand-père, grand baroudeur, l’amiral Fleuriot de Langle. Ces petites scènes colorées et grandement évocatrices font montre, une fois de plus, du talent incomparable de Jean de La Varende.
Dominique Bourcier – Présent
- Jean de La Varende, Mes contes d’au-delà des mers, Via Romana, 204 pages, 19 euros