Hidalgo, comment dire… ras-le bol ! Que nos lecteurs de province m’excusent le temps d’un coup de gueule, mais la célèbre formule de Martine Aubry fustigeant Emmanuel Macron s’applique trop bien à la dernière initiative de la Maire de Paris pour ne pas la resservir. Car la semaine même où le délire écolo nous impose la commande d’une nouvelle vignette auto sous peine d’être redevable d’une amende de 3ème classe, Anne Hidalgo sort son projet de thrombose générale et finale de la circulation dans le centre de Paris.
Les édiles parisiens continuent d’utiliser leurs voitures….
Non contente d’avoir décidé en catimini, dans la torpeur de l’été dernier, la fermeture des voies sur berge au trafic automobile, non contente de l’avoir assumé mollement – les avis aux usagers sur le boulevard périphérique parisien se contentaient de mentionner hypocritement pendant des mois «Travaux sur berges : Evitez zone centre» -, voici qu’elle dégaine, dans le Journal du Dimanche du 8 janvier, la mesure phare de son mandat : la traversée de Paris d’Ouest en Est, déjà interdite par la voie sur berge, sera également bloquée sur les quais hauts, avec la fermeture au trafic d’une portion d’un kilomètre qui longe le jardin des Tuileries. Le million de véhicules qui empruntaient cet itinéraire chaque mois sera prié de changer d’itinéraire. Ou de s’évaporer, puisque c’est le mot à la mode chez les édiles parisiens, qui ont gardé, que je sache, l’usage de voitures de service…
Hidalgo, négationniste du progrès
Et insatisfaite de sa pédagogie punitive d’ex-inspectrice du travail, la maire de Paris en rajoute, nous promettant l’éradication complète du diesel en 2025. Ceci dit, elle est en bonne compagnie, puisque la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, est sur la même ligne. Ce faisant, les duettistes nient le progrès technique: les moteurs diesel ne sont désormais pas plus polluants que ceux à essence, les particules fines ayant pu être confinées dans de nouveaux réservoirs.
Elles nient le progrès écologique, car les moteurs diesel consomment moins de carburant et émettent donc largement moins de CO2 que ceux à essence. Et elles nient le progrès économique, car elles déstabilisent un pan fondamental de l’industrie française, la construction automobile, qui a fait de la maîtrise du diesel un domaine d’excellence mondial.
Un autisme..idéologique
Sûrs de leurs bons droits, les prophètes écolo mettent en avant l’étude de Santé publique France mentionnant les 48 000 morts chaque année à cause des particules fines. Sans jamais mentionner évidemment que la part du trafic automobile représente moins de 20 % de l’origine de ces particules. Et en refusant avec une belle constance de dialoguer avec les industriels concernés, comme si leur statut de politiques ne leur permettait pas de s’abaisser à des échanges avec ceux qu’elles qualifient de représentants de lobbies. Ces certitudes, cet autisme, sont le reflet d’un mot : l’idéologie.