Tous à la plage

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Tous à la plage imite de manière délibérée dans son titre les slogans simples des affiches publicitaires des stations balnéaire populaires du vingtième siècle. L’exposition est en fait sérieuse. La Cité de l’Architecture aborde de manière très complète le thème des villes balnéaires de 1730 à nos jours en Europe. Elles naissent du conseil des médecins en Grande-Bretagne puis en France, recommandant les thérapies à base de bains de mer. Ce serait la première fois dans l’Histoire de l’humanité. Durant plus d’un siècle, le bain sera compris au sens strict et simple : se tremper, s’immerger dans l’eau, avec l’impératif simple de conserver la tête hors de l’eau. La natation n’apparaît vraiment que dans la deuxième moitié du XIXème siècle, et plutôt pour les hommes. Si au XVIIIème siècle les baigneurs s’immergent dans le plus simple appareil, sont inventés au XIXème siècle des tenues très couvrantes, y compris des robes de bain pour les dames étonnantes a posteriori. Les maillots de bain apparaissent à la fin du XIXème siècle avec la contrainte de la natation, bien qu’encore peu pratiquée par les dames. Les plages de 1820 à 1920 séparent le plus souvent hommes et dames.

De véritables aménagements urbains, puis des villes nouvelles, se développent au XIXème siècle dans le cadre de cet essort balnéaire, et ce dans toute l’Europe occidentale et méridionale. Elles ont leurs différences, liées à l’environnement, l’histoire, mais présentent des points communs aussi : ainsi autant à Dieppe qu’à Nice sont aménagés des chemins de promenade ou construits des casinos. Ces villes balnéaires sont reliées aux grandes métropoles, comme Paris ou Londres, grâce aux chemins de fer.

Le XXème siècle voit des modifications de l’architecture de ces villes, en particulier après 1945. De nombreuses stations balnéaires en France, comme Royan, détruites par la guerre, sont reconstruites suivant l’architecture expérimentale moderne. Ce courant, poursuivi dans les stations nouvelles du Languedoc, ne nous paraît pas esthétiquement réussi. Ce béton apparent vieillit aussi fort mal. Les utopies les plus récentes de l’architecture balnéaire ne sont pas oubliées, comme les rêves de villes-flottantes, sur la côte voire en haute mer, techniquement réalisables mais encore jamais réalisées.

Les usages changent aussi au XXème siècle, avec en plus de la mer la recherche du soleil, à rebours des croyances médicales et convenances sociales d’avant 1914. Les plages sont alors bien davantage occupées, de façon bien plus dense, phénomène encore accentué par l’apparition du tourisme de masse. Les costumes de bain ont subi une révolution considérable, bien connue, couvrant de moins en moins, ce dont on ne se félicitera pas forcément.

Tous à la plage propose en fait un vaste sujet, passionnant, d’architecture et d’histoire sociale. Il est fort bien traité, de façon complète.

mercredi 19 octobre 2016 – dimanche 12 février 2017

HORAIRES

La Cité est ouverte tous les jours sauf le lundi et le mardi et les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre.

Mercredi, vendredi, samedi et dimanche de 11h à 19h
Nocturne le jeudi de 11h à 21h

Tarifs des entrées

Tarif B : 9€/6€

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