Dans le Paris de 1815, occupé par les alliés après Waterloo, Florent Boussardel est fonctionnaire au Mouvement des Fonds, cela ne s’invente pas. Il y a beaucoup à faire : la reconstruction, le redémarrage de l’économie..Boussardel reçoit des financiers et se fait des relations.
Un dimanche, en famille, il croise un grand agent de change dans un restaurant à la mode. Boussardel l’a reçu au Ministère. L’homme s’en souvient et connaissait son père de surcroît. Il cherche du monde, l’embauche et l’ascension de Boussardel commence.
Il est habile et travailleur. Il se sent capable de créer quelque chose. C’est ce qu’il va faire, cela s’appelle une dynastie bourgeoise. Il va acquérir la charge d’agent de change de son mentor et s’intéresser au foncier : la plaine Monceau, encore champêtre, lui tend les bras. L’amitié d’Haussmann sera précieuse malgré la concurrence de Péreire.
Un drame familial aurait pu le freiner : sa femme meurt en mettant au monde des jumeaux. Ce sont des garçons, c’est le plus important : les affaires ne s’arrêteront pas.
Ce roman, qui eut un grand succès, campe un portrait passionnant de cette bourgeoisie financière qui domina le XIXè siècle. Chaque mariage est savamment pesé, chaque achat bien étudié. Du beau travail. La morale n’y a pas sa part, mais on surprendrait ces bourgeois en mettant en cause leur probité. Ils s’adaptent aux régimes et à la législation, serait-ce malhonnête ?
Bien sûr il faut être discret et ne pas bavarder comme la naïve baronne Haussmann : « C’est curieux, toutes les fois que nous achetons un immeuble, il y passe un boulevard… »
Philippe Hériat écrit bien et Famille Boussardel nous distrait tout en nous instruisant. Un excellent roman.
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