Même si vous avez passé la journée dans une grotte sans wi-fi, vous savez que le prix Nobel d’éco a été attribué à un Français, Jean Tirole (61 ans). Ok, mais, au-delà de ça, en savez-vous assez pour impressionner vos compagnons de dîner, ce soir ?
Pourquoi ce Nobel est important (1) ?
Parce qu’il illustre la santé de l’école économique française. Certes, on ne comptait jusqu’à aujourd’hui que 2 Nobel français (Debreu en 1983, Allais en 1988)… or, parmi les candidats sérieux au prix cette année, on trouvait pas mal de compatriotes : Olivier Blanchard (chief economist du FMI), Philippe Aghion (prof à Harvard), Esther Duflo (prof au MIT/conseillère d’Obama) ou l’incontournable Piketty. Mieux, Tirole est quasiment un pur produit français. Certes, il a eu son doctorat au MIT, mais c’est avant tout un X-Ponts, et il est depuis 2007 le président de l’Ecole d’Economie de Toulouse (une des meilleures du monde, consacrée, elle aussi, par ce Nobel).
Pourquoi ce Nobel est important (2) ?
Parce que ce sont ses travaux sur la “réglementation des industries avec quelques entreprises importantes” (= les situations de monopoles ou d’oligopoles) qui lui valent le Nobel… Et ça, dans un monde où Google détient 90% de parts de marché sur les recherches internet (et Apple et Samsung, 40% du marché des smartphones), c’est effectivement un sujet qu’il n’est pas inutile de creuser.
A propos de la crise de 2008, Tirole déclare : “Contrairement à ce que l’on pense souvent, ces crises ne sont pas techniquement des crises du marché (…) mais plutôt les symptômes d’une défaillance des institutions étatiques nationales et supranationales.”