Evidemment, quand on pénètre dans les lieux, la première chose qui frappe, c’est cette immense tête de sanglier au-dessus de la caisse. A sa droite, un buste doré de Jeanne d’Arc. A côté, un portrait de Louis-Ferdinand Céline. Et, tout autour, des livres. Bienvenue dans la Nouvelle librairie, l’échoppe qu’une poignée de représentants de la droite “décomplexée” – l’extrême droite, diront leurs ennemis – viennent tout juste d’ouvrir rue de Médicis, en plein Quartier latin, à deux pas de la Sorbonne.
Advertisement“Cinquante ans après Mai 68, la vraie droite fait son retour au coeur du Paris intellectuel et étudiant. Depuis cette librairie, nous allons mener une véritable guérilla culturelle”, promet le patron des lieux, François Bousquet, proche de l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy Patrick Buisson et rédacteur en chef d’Éléments, la revue phare de la nouvelle droite.
(…) Fine mouche, Marion Maréchal a bien compris le caractère emblématique de cette entreprise. Selon nos informations, elle a tenu à venir respirer l’air des lieux dès l’ouverture, en juillet. Dans ce quartier, qui vit jadis défiler les jeunes Camelots du roi monarchistes et, plus tard, les commandos d’Occident “cassant du gaucho”, l’enjeu, évidemment, c’est la jeunesse. Sciences Po, Normale sup, Assas et l’Institut catholique sont à portée de lance-pierres.
(…) “Cette librairie ne reprend pas les stéréotypes de la droite classique”, commente l’éditeur Pierre-Guillaume de Roux, qui devrait organiser des signatures avec certains de ses auteurs rue de Médicis. Car l’endroit se veut aussi un lieu de rencontres et de débats. Des conférences de rédaction informelles d’Éléments s’y tiendront. Des associations amies comme Academia Christiana (des catholiques identitaires) ou l’Institut pour la longue mémoire européenne (Iliade) soutiennent le projet.
Prière de trembler dans les chaumières ! Au passage, s’il souhaite survivre, on conseille à L’Express d’aller à l’assaut des lecteurs !
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