La Porte du Messie est celle par laquelle le Christ est entré à Jérusalem le jour des Rameaux. Les juifs attendent aussi le Messie par cette porte. Pour tous, elle se rouvrira à la fin des temps. Alors, Soliman le Magnifique, le musulman, l’a faite murer pour conjurer l’Histoire.
Simon, un jeune français, se promène une nuit, totalement ivre dans les rues de Jérusalem avec son ami Markus. Pourchassé par un soldat sur l’Esplanade des Mosquées où il n’avait pas le droit de se trouver, Simon s’enfuit en traversant la Porte du Messie sous les yeux de Markus stupéfait. Comment peut-on traverser cette porte murée ?
Le lendemain, dégrisé, ne sachant ce qu’il a fait, il veut revoir son ami et trouve son appartement saccagé; il se lance à sa recherche et comprend vite qu’il n’est pas le seul.
L’affaire devient dangereuse que ce soit à Berlin, Beyrouth ou la Syrie, si mystérieuse avec ses sectes ésotériques.
Dans son enquête, Simon est aidé par une jolie intellectuelle syrienne rencontrée par hasard à Paris (mais est-ce vraiment le hasard ?). De quel côté est-elle en réalité ?
Le long chemin de Simon sera semé de découvertes étonnantes sur l’histoire de l’Islam et de recherches théologiques bien dangereuses sur le Coran et ses origines : « La transcription du Coran en syriaque faisait disparaître les incohérences du texte. Et les versets prenaient une signification radicalement différente. Les soixante-dix vierges n’étaient que des grappes de raisin et le voile seulement une ceinture. Tout était faux depuis mille trois cents ans. »
Markus joue un rôle étrange d’autant qu’il a bien connu le père de Simon assassiné des années auparavant; ne serait-ce pas justement à cause de recherches similaires sur les origines du Coran : « Quel est le plus grand danger pour l’Islam ? Telle avait été la dernière énigme posée par mon père avant de mourir ? ».
Le roman policier religieux est à la mode et brille souvent pas sa médiocrité pour ne pas dire son indigence (que l’on songe au grotesque Da Vinci Code). Celui-là est au dessus du lot en raison notamment de sa documentation passionnante sur les origines de l’islam qui s’insère parfaitement dans une intrigue qui ne laisse aucun repos au lecteur.
Un très bon moment de détente.
On pourra en revanche faire l’impasse sur le tome 2, L’Origine du Monde, où, malgré un excellent début dans le désert, on se perd ensuite en Inde. Les héros se réfugient dans une sorte de secte pacifico-féministe qui veut sauver le monde. Ce n’est guère crédible et même vaguement ridicule.
Disponible aux Editions du Cherche-Midi.
Retrouvez d’autres excellents ouvrages sur le blog leslivresdantoine.com