Le crépuscule de la France d’en haut de Christophe Guilluy

Ce géographe, auteur de La France périphérique, constate que les classes dominantes captent l’essentiel des bienfaits de la mondialisation en imposant un modèle inégalitaire et défendent un discours qui décrit leur réalité mais pas celle des classes populaires. Le discours anti-Front national n’est alors qu’un prétexte et exclut encore un peu plus la France périphérique.

« La lutte des classes existe, et nous l’avons gagnée », dit souvent Warren Buffet. A Londres en 2015, le loyer mensuel moyen atteignait 3.500 euros. Au même moment à Paris, le prix moyen du mètre carré flirtait avec les 8.000 euros. Dans une ville comme dans l’autre, les prix ainsi pratiqués transforment les grandes métropoles en citadelles dont les logements, les emplois, les salaires et les loisirs deviennent inaccessibles à la quasi-totalité de la population. Derrière ces murs, « la France d’en haut ». Celle qui accepte une mondialisation qui lui profite ou dont elle est statutairement protégée. Chaque année plus riche, ce pourcentage de la population serait pourtant déjà en train de vivre son crépuscule.

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