Bruxelles investit des centaines de milliers d’euros dans des bandes dessinées racontant aux jeunes citoyens les avantages d’une Europe unifiée. Au Royaume-Uni, où un référendum d’appartenance à l’UE est prévu pour 2016, ces bandes dessinées ont été qualifiées de propagande brutale. Selon un juriste et critique des médias, un Américain connu sous le nom de Lionel, une telle propagande est toujours destinée à atteindre la catégorie la plus influençable de la société. Les BD mettent surtout l’accent sur le succès économique de l’Union européenne. Par exemple, on y trouve le sujet suivant: un écolier pose une question sur la politique budgétaire de l’UE, ce qui entraîne une réponse bien formulée et structurée de son instituteur. Les auteurs de cette BD ne sont pas avares en détails: par la suite, ils précisent que 94% des capitaux de l’UE « sont destinés au soutien financier des citoyens, étudiants, petites entreprises, ONG, villes et régions des Etats-membres ».
De nombreux hauts fonctionnaires britanniques s’érigent contre cette BD. Le membre du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UK Independence Party, UKIP) Gerard Batten estime que ces matériaux ne servent qu’à désorienter les jeunes lecteurs.
« Cette propagande brutale est alimentée par les fonds des contribuables et vise les enfants qui devraient être tenus à l’écart de tout type de discussions politiques. De plus, les bandes dessinées ne disent rien sur les gaspillages de l’UE, et elles ne mentionnent pas les obstacles politiques que l’Union crée, » a-t-il précisé.
M. Batten est d’avis qu’il faudrait présenter toutes les différentes opinions — pour et contre l’UE — si l’on veut sensibiliser les élèves à ce sujet.
Pourtant, ces bandes dessinées ciblent les petits enfants, en reflétant un point de vue préconçu et subjectif, et sont diffusées grâce à l’argent provenant des poches de leurs parents, qui, pour leur part, pourraient ne pas être d’accord avec ce que l’école raconte aux jeunes concernant l’Union européenne, soulignent les experts.
Ce cas particulier n’est pas le seul où les puissances utilisent un tel moyen de se promouvoir. Une propagande similaire était assez répandue à l’époque de la guerre froide. L’URSS et les USA ont pris l’habitude de diffuser des affiches évoquant le progrès rapide des puissances au conflit.
Le média-critique Lionel explique que la propagande à toutes les époques vise les éléments les plus influençables de la société. D’après lui, la propagande n’est pas née de la guerre froide, elle existait auparavant et elle a toujours existé. Si l’on regarde attentivement autour des soi, on la voit partout, la propagande, insiste-t-il.
Les enfants n’ont pas encore développé de sens critique, qui leur permet de distinguer la vérité du mensonge et, ainsi de faire face à la propagande.
« A la fin des fins, la propagande, c’est quoi? Les gens qualifient de propagande l’information avec laquelle on n’est pas d’accord. Voici une question donc: les enfants sont-ils assez cultivés pour savoir distinguer une propagande? La réponse est non! C’est pourquoi une telle politique est sans aucun doute effective et cible toujours les jeunes — la catégorie la plus influençable de la société, » a conclu M. Lionel.
Curieusement, le Royaume-Uni n’a pas sa langue dans sa poche et a vite inventé une réponse bien formulée et ironique, capable de faire face aux créations de la Commission européenne: