Il faut interdir la nuit !

La commémoration de l’abolition de l’esclavage dans les colonies néerlandaises (le 1er juillet) s’est déroulée cette année en présence de membres d’une « commission » de l’ONU censée traquer les « discriminations susceptibles de concerner les personnes d’origine africaine » (De Telegraaf 1 juillet).

Parmi les membres de cette « commission », une certaine Verene Shepherd, dont nous avions entendu parler l’année dernière dans le cadre de l’affaire du père Fouettard (Zwarte Piet en néerlandais). L’affaire ne pouvait manquer de revenir sur le tapis, ce dont se chargea madame Shepherd, debout dans ses gros sabots antiracistes. N’étant guère à ce jour adepte des théories du complot, j’avoue être sur le point de rejoindre le camp de la paranoïa. Confronté aux troubles compulsifs obsessionnels que manifeste un certain antiracisme de manière virulente depuis trente ans, un mécanisme darwinien me renvoie implacablement à mes études et mon devoir de repentance de sale petit blanc.

Ayant vécu enfant cette fête précisément « bon enfant » au début des années 60, je puis témoigner que jamais le moindre lien ne se fit dans nos esprits entre les faces de charbon de nos coquins pères Fouettards et la couleur de peau d’êtres humains supposés inférieurs. Il y avait certes de la magie, en ces jours là… Nous étions bercés à la maison par la musique des Andes, ou encore celle de Harry Bellafonte, de Sydney Bechet, de Louis Amstrong, du gospel de Mahalia Jackson dont j’étais follement amoureux, et plus tard par les voix, les guitares ragtime de Mississippi John Hurt, de Blind Willie Johnson du Révérend Garry Davis ou du génie mélodique de Scott Jopplin en ce qui me concerne. Vous voyez bien, nous n’aimions et n’admirions que des « sous-hommes ».

De plus, quelque chose me dit, allez savoir pourquoi, que madame Shefferd n’a jamais entendu parler de Mississippi John Hurt. L’hypothèse raciste concernant la Saint Nicolas constitue une crapuleuse insulte, à ma famille, mes souvenirs, mon pays. Aussi sûrement que la fin de la classe ouvrière signifie la mort du Parti Communiste, un certain antiracisme manifeste un besoin vital de racisme. Las, nos Chamberlain du tribunal d’Amsterdam (3 juillet) viennent de cautionner le mensonge en proclamant que « le « père Fouettard » constitue bien une figure offensante et blessante pour les noirs d’Amsterdam. C’est un coup de pouce à la paix sociale, au « vivre ensemble » multiculturel (quelle farce) et aux jobs des politiques, sous la forme d’une insulte à l’égard du peuple néerlandais pour une tradition au racisme inexistant.

Conclusion… La nuit. Dans le cosmos, en dehors des îlots de lumière que sont nos étoiles, tout est noir. Un noir d’encre. La nuit est noire. La nuit est donc raciste. Il faut donc interdire la nuit. Il faut que l’ONU planche là dessus. Nuit blanche perpétuelle pour tout le monde ! Allez hop, madame Shepherd, au boulot !

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