La consultation citoyenne a débuté sur le site du ministère de l’Intérieur et prendra fin en mars 2020.
Grande première en France. Devant la volonté du gouvernement d’ouvrir le groupe Aéroports de Paris à la privatisation, la possibilité d’un référendum d’initiative partagée a été mise sur la table, pour contester cette décision. Ce jeudi 13 juin, le formulaire de signatures a été mis en ligne sur le site du ministère de l’Intérieur, rapporte notamment Le Parisien. Pour lancer la procédure, il devra recueillir l’adhésion de 10% du corps électoral, soit 4 717 396 de personnes.
Un référendum pas automatique
Déposé par 248 députés et sénateurs de tous les partis politiques, la proposition de loi référendaire vise à « affirmer le caractère de service public national de l’exploitation des aérodromes de Paris ». C’est une réponse directe à la cession, votée début avril au Parlement, d’une partie du groupe ADP. Pour soutenir le texte, il suffit d’être inscrit sur les listes électorales de sa commune ou de son consulat, explique Le Figaro. La démarche peut être effectuée en ligne, via des points d’accès à internet situés « au moins dans la commune la plus peuplée de chaque canton » ou via un formulaire papier à déposer auprès d’un agent de la commune ou du consulat. Si les 4,7 millions de signatures sont recueillies d’ici mars 2020, le référendum ne sera pas automatique pour autant. Il n’aura lieu que si l’Assemblée nationale ou le Sénat n’examinent pas le texte dans un délai de six mois après la fin de la collecte des signatures.
Des bugs fréquents depuis le lancement
La démarche n’est, en tout cas, pas si simple qu’il n’y parait, puisque des bugs perturbent le site internet depuis le lancement. Des erreurs dans les codes postaux des villes de naissances ou d’habitation du signataire ont, par exemple, empêché certains internautes de voter. D’autres se sont aussi retrouvés devant des messages d’erreur signifiant que la page était inaccessible. Contacté par Le Parisien, le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’un des serveurs était « mal paramétré » mais le problème aurait été « réglé » ce matin. Le ministère assure par ailleurs que « le dispositif encaisse la charge » malgré le trafic « soutenu ». C’est en tout cas un premier grand test pour la plateforme qui n’avait pas été utilisée depuis 2014 et sa création au moment de la loi instaurant le référendum d’initiative partagée.