Larossi Aballa, une très vieille connaissance des services antiterroristes!

Interpellé en 2011 dans le dossier d’une filière djihadiste vers le Pakistan, l’auteur du double meurtre de Magnanville, dans les Yvelines, évoquait déjà son intention de frapper sur le sol français.(…) Pourtant, dès 2011, il énonçait clairement son intention de frapper sur le sol français. C’est en tout cas ce qui ressort de l’enquête sur une filière d’acheminement de djihadistes vers le Pakistan qui a abouti en 2013 à la condamnation de Larossi Abballa à trois ans de prison, dont six mois avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve pour “association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes” parmi huit jeunes français. (…)

A l’époque, la France n’a pas encore été frappée par les attentats de Mohamed Merah, et le phénomène des départs de ressortissants français au djihad reste relatif. A l’époque, on ne parle pas encore de filières vers la Syrie et de l’EI, mais de “zones tribales” au Pakistan et d’Al-Qaïda. (…) Larossi Abballa, lui, n’a pas quitté le territoire. Mais sa présence à au moins quatre séances d’entrainement physique du groupe est établie par les enquêteurs. Des séances où les membres de la filières se seraient livrés à des égorgements de lapins. Le jeune homme vit encore chez ses parents aux Mureaux. Au cours des perquisitions au domicile familial, les hommes de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, devenue depuis DGSI) vont saisir un agenda de l’année 2010 au contenu troublant. Le jeune homme y a inscrit une liste des mosquées des alentours ainsi que des différents parcs des Yvelines. Mais il y a également recopié plusieurs articles du code pénal portant sur le terrorisme. Dans une clé USB, entre des cours religieux et une méthode de musculation, ils découvrent une brochure vantant les mérites d’Al-Qaïda. Enfin sur l’ordinateur familial, ce sont plusieurs vidéos de propagande djihadiste qui sont isolées.

Mais le plus saisissant à la lumière des récents événements de Magnanville, restent les propos tenus par Larossi Abballa dans des conversations électroniques mis au jour lors de l’enquête. Six échanges de mails entre le 14 décembre 2010 et le 12 mars 2011, toujours avec le même individu: un certain Saad Rajrari. Présenté comme un des “émirs” de la filière et bras droit du prédicateur, ce trentenaire originaire de Seine-Saint-Denis, a lui aussi été condamné à cinq ans ferme en 2013. Il figure également parmi les trois gardés à vue depuis mardi.

Dans ces échanges, Larossi Abballa fait part d’un désir de plus en pressant de rejoindre le Pakistan. Lui qui veut se marier espère y trouver la femme idéale, mais regrette en décembre 2010 que ce départ soit “loin encore”. (…)

Trois jours plus tard, le jeune homme de 19 ans, doute de la nécessité de se rendre jusqu’au Pakistan pour mener le djihad et évoque pour la première fois la possibilité d’agir en France : “Akhii, franchement, crois-tu qu’ils ont besoin de nous là-bas ? (…) Allah avec sa volonté va nous donner les moyens de hisser le drapeau. Ici, rien n’est fait, c’est un défi à relever”. Dix jours plus tard, cette idée se fait plus précise : “faut commencer le taf”, lance-t-il à Saad. Avant de préciser de quel “taf” il s’agit : “nettoyage de kouffars (mécréants, Ndlr)”.

Saad tente alors de tempérer l’ardeur du jeune homme mais suggère tout de même… de faire exploser Charlie Hebdo, quatre ans avant l’attentat qui a visé l’hebdomadaire satirique en janvier 2015. Réponse de Larossi : “on va pas attendre d’être tous allés chez les frères et revenir chacun notre tour pour commencer”. Enfin, en mars 2011, deux mois avant son interpellation, un dernier message dans lequel il prévient Saad : “ne t’étonne pas si je quitte la Jama’a (le groupe djihadiste auquel le prédicateur de la filière aurait appartenu, Ndlr) et que je vais à la chasse aux kouffars”.

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L’atroce meurtre du couple de policiers, ce lundi soir à Magnanville dans l’Essonne, a été revendiqué en direct sur les réseaux sociaux par le présumé djihadiste Larossi Abballa, qui avait fait allégeance à Daesh.
Après avoir poignardé à mort le policier en civil Jean-Baptiste Salvaing devant chez lui et égorger sa compagne Jessica Schneider, l’assaillant, calme et souriant, se met en scène dans une vidéo de 13 minutes filmée en direct à l’intérieur de la maison, et diffusée sur Facebook Live, l’outil de diffusion en direct du réseau social.(…) Filmé à l’intérieur de la maison de ses victimes alors que leur enfant de 3 ans s’y trouve encore, « il dit avoir tué un policier et sa femme ». Puis il enjoint « à attaquer des policiers, des journalistes, des personnalités publiques, des gardiens de prison et des rappeurs », poursuit le journaliste, précisant qu’« une dizaine de personnalités publiques » sont citées.(…)
Puis, « il demande à ses 160 abonnés et plus particulièrement à ses contacts de l’EI de faire le communiqué de revendication de son attaque, ce qui explique la rapide revendication par l’EI via l’agence Amaq », explique David Thomson, qui faisait partie de ses abonnés sans le connaître personnellement.

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