La preuve écrite, c’est l’analyse d’un ancien papyrus daté de 267 après Jésus Christ trouvé au début du XXème siècle dans la ville d’Oxyrhynque, elle aussi sur le Nil, qui vient de l’apporter, indique le Smithsonian. Traduit et décrypté par Dominic Rathbone, du King’s College de Londres, ce document s’est révélé être un contrat. Il prouve, si besoin était, que l’on n’a pas attendu qu’il y ait des sommes colossales en jeu pour truquer les rencontres sportives.
Pour une poignée de drachmes
Ce contrat encadre le pot de vin promis à Demetrius. Et celui-ci a donc accepté de se coucher pour 3 800 drachmes. De quoi se payer un âne, précise le magazine américain. La somme semble d’ailleurs faible aux yeux de Rathbone, qui souligne que ces athlètes, quand ils étaient victorieux, avaient droit à un triomphe et une confortable somme.
D’autres écrits tendent à prouver que la corruption était courante pendant les événements sportifs antiques, ajoute le journal : on sait par exemple que les amendes versées par les athlètes pris la main dans le sac ont participé au financement de la statue de bronze de Zeus à Olympie, indique-t-il. Et dans ses écrits, le sophiste grec Philostrate se plaint de la décadence du monde sportif, et blâme les entraîneurs, “qui n’ont que faire de la réputation des athlètes, mais deviennent leurs conseillers financiers, avec pour objectif leur seul profit.”