C’est un nouveau rapport, rendu au Sénat, qui provoque déjà un tollé chez les défenseurs de l’environnement : il s’agit d’une étude sanitaire, menée par plusieurs sénateurs de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques qui affirme qu’« aucune étude prouve le caractère cancérogène du glyphosate ». Le rapporteur Pierre Médevielle, sénateur UDI de Haute-Garonne, dit s’être appuyé sur la littérature scientifique, et évoque un « climat d’hystérie » autour du glyphosate. « D’autres produits utilisés en viticulture me gênent bien davantage » affirme-il, ajoutant que ce produit est devenu « une névrose française ». D’après lui, supprimer les pesticides risquerait de nous faire revenir aux grandes famines du Moyen Âge. Ce constat a fait bondir les détracteurs de cet herbicide, déjà classé comme « cancérigène probable » par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 2015.
Parallèlement, Le Monde et France 2 ont révélé que Monsanto, la firme productrice de la molécule, a classé illégalement des dizaines de personnalités selon leur position sur le glyphosate : des responsables politiques, fonctionnaires, journalistes, dirigeants d’organisations professionnelles et d’organisations publiques et même des scientifiques. Ligne après ligne, leurs identités et opinions sur le glyphosate, les pesticides ou les OGM sont égrenées dans deux tableaux soigneusement renseignés. Le groupe allemand Bayer a présenté hier ses excuses à la suite de ces révélations de fichage illégal pour le compte de sa filiale Monsanto de centaines de personnalités.
Karine Jacquemart, directrice générale de Foodwatch, a elle-même été fichée par Monsanto. Elle est l’invitée de C à dire ?! Retrouvez-nous sur :