Gastronomie et identité, voilà le nouveau combat de nombreuses villes à travers le monde, et notamment en Italie. Comment protéger l’identité de La Sérénissime ? C’est simple : les autorités vénitiennes ont voté une loi qui empêche l’ouverture de nouveaux restaurants proposant la vente à emporter. Les élus de Venise en ont marre : ils ne souhaitent plus voir déambuler les touristes à l’assaut de la place Saint-Marc et de ses canaux mythiques, avec un sandwich ou un snack à la main. Les autorités veulent officiellement freiner le développement des enseignes qui vendent burgers, kebabs et autres préparations à manger sur le pouce. D’après la chef du tourisme de la ville, les fast-foods ne sont « pas compatibles avec la préservation et le développement du patrimoine culturel de Venise ». Il n’y a pas que le hamburger dans le viseur, la pizza n’a pas non plus à déambuler au-dessus des canaux”.
Venise a l’habitude d’assister au regroupement d’étudiants sur la place Santa Margherita dévorant leur part de pizza. D’autres enseignes de street-food à succès ont également modernisé le paysage culinaire de La Sérénissime, comme dans le quartier de San Polo avec Acqua E Mais, qui sert la fameuse polenta italienne coiffée du fritto misto local (friture de poissons) dans un cornet à engloutir debout. Pour rappel, il est formellement interdit de manger sur la place Saint-Marc, au même titre qu’il n’est pas possible de s’asseoir sur les marches de la basilique. Les touristes doivent se résoudre à demander une table auprès de l’un des cafés historiques du lieu emblématique de Venise.
Ce n’est pas la première fois que l’Italie combat les fast-foods. Vérone, située à seulement une heure de train de Venise, a interdit l’ouverture de nouveaux restaurants proposant des kebabs, en 2016. Une vive polémique avait également agité Rome avec l’ouverture d’une enseigne McDonald’s à deux pas du Vatican, au début de l’année. Un cardinal avait même saisi la plume pour écrire au pape François afin qu’il intervienne. Fin 2016, le maire de Florence avait pour sa part refusé l’ouverture d’une adresse du fast-food américain sur la Piazza Del Duomo, l’une des plus importantes places de la capitale de la Toscane.