Prix de La meilleure baguette de Paris : quel bilan pour le lauréat 2016 ?

Le 17 mars 2016, la boulangerie La Parisienne située au 48 rue Madame à Paris (6ème arrondissement) remportait, devant 155 concurrents, le prix de la meilleure baguette de Paris décerné par la Ville (en 2014, La Parisienne avait déjà participé au concours avec une place dans le top 10, ndlr). Une distinction symbolique doublée d’un chèque de 4 000 euros et du droit de fournir quotidiennement la présidence de la République pendant un an. Quel impact pour la boutique en particulier et la marque plus généralement (La Parisienne compte sept points de vente dans la capitale, ndlr) ?

« Nous vendons aujourd’hui 1 300 baguettes de tradition par jour en moyenne rue Madame contre 650 auparavant. Le week-end, ce sont près de 2 000 pièces qui s’arrachent. Le chiffre d’affaires a lui augmenté de près 30% » explique Mickaël Reydellet, boulanger de 33 ans et patron de l’enseigne. Une donnée similaire à celle communiquée au magazine L’Express par Djibril Bodian (Le Grenier à Pain), teneur du titre en 2010 et 2015. Les six autres points de vente ont également connu une croissance à deux chiffres mais « c’est le cas depuis le départ ». Pour 2017, l’enseigne, qui emploie 80 collaborateurs, table sur 7,5 à 8 millions de chiffre d’affaires. Pas d’évolution en revanche du côté de la clientèle des restaurants et hôtels qui représente entre 5 et 10% de l’activité globale.

La baguette lauréate

D’un poids de 280 grammes, la baguette de 48 centimètres de longueur (55 pour le concours, taille minimale oblige) lancée en octobre 2009 à l’occasion de l’ouverture de la première boulangerie n’a pas vu son prix bouger : 1,20 euro pièce. Tous les matins, la boulangerie lauréate livre 15 baguettes, jusqu’à 40 le week-end, ainsi que des petits pains de table nature, pavot et sésame. « Nous avons appris les résultats à 19h. A 19h45, nous étions devant la boulangerie, il y avait déjà une vingtaine de journalistes qui patientaient…  » Si le jour même, les curieux étaient nombreux, c’est le lendemain que la clientèle affluera, conséquence du reportage présenté par Jean-Pierre Pernaut sur TF1. Corée du Sud, Etats-Unis, Japon… Mickaël Reydellet a comptabilisé de nombreux articles dans la presse étrangères en plus des retombées en France. Une effervescence médiatique qui l’a poussé à se payer les services d’une agence de communication. « Nous sommes branchés sur nos labos, on fait notre travail mais il était nécessaire de se faire aiguiller parce que nous n’étions pas forcément préparés à répondre aux sollicitations ».

Après avoir vu « quasiment tous les pays » défiler dans sa boutique, envisage-il de s’exporter ? « Pourquoi pas… Cela dit, ce n’est pas une obsession. Nous avons reçu beaucoup de demandes de partenariats dans l’Hexagone comme au delà, notamment de fonds souhaitant entrer dans le capital, mais nous avons tout refusé ». C’est que le natif de Blangy-le-Château (Calvados) revendique son autonomie. « Je suis assez hermétique à ça parce que j’ai envie de me construire seul, je veux rester puriste. Oui, on compte évoluer mais pas de façon industrielle. C’est trop facile de sortir des millions sur la table surtout que, bien souvent, la qualité en prend un coup ».

Satisfait de cette année haute en couleurs, le trentenaire regrette simplement ne pas avoir eu de retours de la part de François Hollande. « Nous avons en revanche de bons échanges avec le service argenterie du Palais, qui gère le dressage des tables » confie le chef d’entreprise. L’absence de réponse du chef de l’Etat et de son équipe est-elle due au contraste de popularité entre les deux maisons ? Mystère…

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