Avouons qu’il s’agit peut-être d’un film de cinéphile, dans lequel on ne pénètre pas aisément. Une sexagénaire usée par la vie apprend le décès de son fils qui était parti il y a de nombreuses années en Chine, en rompant les amarres. C’est donc un corps sans vie qu’elle part retrouver dans cet Orient extrême dont elle ne connait rien.
Un voyage d’une grande beauté. Beauté simple, des petits instants, beauté fragile, sans cesse menacée, qu’il faut savoir capter avant qu’elle ne s’évapore. Le grand tact du réalisateur, Zoltan Meyer, l’innocence désespérée d’une Yolande Moreau qui pense que la vie n’a plus rien à lui offrir et une musique qui est toujours là pour souligner la beauté des tableaux humains… tout concourt à faire de ce Voyage en Chine une perle. Perle sombre parfois, qui montre avec brillance la désespérante laideur moderne dans un univers où subsistent encore ici et là la beauté perdue d’une civilisation plurimillénaire.