Pour la première fois, rois, reines, princes et princesses, elfes légendaires, belles endormies, fées carabosses, créatures magiques ou sorcières au nez crochu, quittent leurs châteaux, tanières et bois enchantés et livrent leurs plus beaux apparat. En un coup de baguette magique, le visiteur est transporté le long d’un parcours féérique et coloré ponctué de 150 costumes, accessoires, images et vidéos provenant des collections du CNCS mais aussi des fonds de l’Opéra de Vienne, Bordeaux, Paris, ou encore Genève…
Robes qui scintillent, tulles vaporeux, plumes qui virevoltent, vestes flamboyantes et chapeaux magiques illustrent comment au fil des siècles, les costumiers, chorégraphes, cinéastes et plasticiens ont interprété les personnages légendaires sortis tout droit de l’imagination des frères Grimm, de Charles Perrault, Madame d’Aulnoy et de Madame de Beaumont.
Dès la première salle, le ton est donné. Un coup de baguette magique et le visiteur se retrouve au milieu des sorcières et des fées. Le monde de la magie est tout en opposition : êtres humains et créatures fantastiques, bons et méchants, fées et sorcières… C’est l’occasion pour les costumiers de spectacle de se livrer à toutes les fantaisies. Les plumes, bijoux et tulle des tutus dans des tons pastel côtoient les robes longues et pourpoints dans des teintes sombres, noir, violet ou rouge foncé.
Le parcours de l’exposition fait ensuite la part belle à plusieurs contes et embarque le visiteur au cœur d’une histoire fantastique. A chaque vitrine, un conte – De Cendrillon à Hansel et Gretel en passant par Blanche Neige et Riquet à la houppe- et ses célèbres personnages : des Belles (au bois dormant ou amoureuse d’une Bête), des fées (Carabosse et Lilas dans La Belle au bois dormant, marraine dans Peau d’âne) des rois, reines, princes, princesses (Le Petit Prince, Le Prince de Motordu ou le Prince des noix dans Casse-Noisette), créatures magiques (La sorcière Grignote et les Marchands de sable et de rosée dans Hansel et Gretel, les créatures féeriques dans Le Songe d’une nuit d’été) mais aussi des animaux (les rats de Casse-Noisette, le renard du Petit Prince, la chenille d’Alice au pays des merveilles).
Enfin, une place spéciale est réservée aux accessoires qui tiennent dans les contes un rôle majeur et sont placés au rang de symboles : baguette magique, miroir, pomme, chaussure, bottes de sept lieues, grimoire, épée magique, rose, quenouille, rouet…
Chaque salle présente une dizaine de costumes aux cotés de maquettes, films, photos et croquis illustrant cette incroyable source d’inspiration pour les costumiers. Le dessin et l’esthétique de l’espace entrainent le visiteur dans un véritable labyrinthe. Il y a partout des portes ouvertes, fermées, entrouvertes, des armoires étranges, des coins et des recoins propices au refuge. Sur des étagères, les objets emblématiques des contes, sur les murs des images géantes, etc.
A travers cette exposition, le CNCS se demande avec quelle esthétique, quel choix de formes, de textiles, d’ornements et de teintes les créateurs vont s’approprier ces contes populaires connus de tous. L’exposition Contes de fées livre ainsi la vision de ces couturiers (Christian Lacroix, On aura tout vu), costumiers (Tomio Mohri, Franca Squarciapino, Olivier Bériot, Anthony Ward) et artistes-plasticiens (Henri Galeron, Philippe Guillotel), qui se sont emparés de cet univers magiques et de ses personnages.