Ainsi donc, comme nous vous le racontions hier, de gentils xénophiles ont voulu s’en prendre aux vilains xénophobes. Ils ont arrosé d’essence le siège de l’état-major de campagne du Front national et y ont mis le feu. Les dégâts ne sont que matériels, et de modeste importance ; apparemment, nos apprentis terroristes n’étaient pas très doués. Et risquer plusieurs années de prison pour brûler un paillasson, même si c’est un paillasson tricolore, il faut être motivé !
Et puis ils s’en sont pris à Présent. Sans doute voulaient-ils procéder de la même façon : un nettoyage par le feu des idées qui ne conviennent pas. Comment dit-on, déjà ? Ah oui, des idées qui rappellent « les heures les plus sombres de notre histoire ». Il est donc normal de jouer les résistants à la petite semelle. Apparemment, ils n’ont pas trouvé le code de la porte cochère, nos héros du samedi soir. Ou ils n’ont pas trouvé le paillasson de Présent. Toujours est-il qu’ils ont revendiqué un attentat contre Présent, qui se limitait à… une inscription à la peinture sur un mur.
Faire taire une énorme machine de guerre !
A ce stade, il faut rendre hommage à ces héros du samedi soir qui n’ont pas hésité à s’attaquer à un mastodonte des médias, un organe de presse aux moyens colossaux, bénéficiant de soutiens multiples au grand patronat, dans les allées du pouvoir, parmi les officines paramilitaires, dans les loges, partout. J’ai nommé Présent !
Nous faire taire, faire taire cette énorme machine de guerre qu’est Présent est évidemment une cause qui justifie de prendre des risques, pour soi, et pour les locataires de l’immeuble, accessoirement.
Vous l’avez compris : d’une certaine façon, ce projet d’attentat, cette menace que l’on fait peser sur Présent, nous réjouissent. Cela nous réjouit car c’est la preuve que, malgré nos moyens étriqués, malgré une équipe rédactionnelle réduite au strict minimum, malgré les difficultés de diffusion, malgré le boycott médiatique dont nous sommes systématiquement l’objet, Présent leur fait peur. Présent les inquiète. Présent, par sa pérennité, par son mordant, par l’engagement de ses collaborateurs et de ses lecteurs, compense la faiblesse de ses moyens, et occupe un terrain inespéré.
Nous sommes fiers – oui nous sommes fiers – d’avoir été pris pour cibles. Et en particulier d’avoir été pris pour cibles, à égalité avec le siège de campagne du FN, en quelque sorte.
Etre pris pour cible
Cela veut dire que le créneau tenu par Présent est ressenti, par le camp d’en face, comme un scandale insupportable. Mais cela veut donc dire aussi que nous servons bien les idées que nous défendons.
Au créneau que nous tenons, nous gênons l’ennemi. Nous faisons barrage à l’invasion de la cité. C’est un honneur, dans ces conditions, que d’être pris pour cible !
Que nos lecteurs – ceux qui le peuvent, ceux qui en ont les moyens – se souviennent que c’est pour eux que nous combattons, c’est en leur nom. Que nos lecteurs – ceux qui le peuvent, ceux qui en ont les moyens – nous marquent leur sympathie, par un don, par une prise d’abonnement pour un proche, un ami. De ce mal : une tentative de nous faire taire, peut naître un bien : un surcroît de mobilisation de nos lecteurs et amis, pour la poursuite, de notre combat au quotidien.
C’est ce à quoi nous vous appelons.