Et voici encore un délire de “l’art” contemporain! Pour promouvoir des artisans d’art et des artistes, le Palais de Tokyo les inclue dans une scène de crime. Mieux qu’un long discours, voici celui de Palais de Tokyo:
“J’ai commis un meurtre.” C’est la main droite encore couverte de sang séché que l’artisan d’art Ganel Todanais se livre à la police. Il est 8h47 et ses mains tremblent lorsqu’il confie à la jeune lieutenant une dague en acier damassé dont le manche reproduit les vertèbres d’un serpent. L’extrémité de la lame porte les traces des blessures de son rival, le célèbre natan de Galois, dont certaines oeuvres paraissent inspirées par les siennes… Une patrouille est dépêchée au domicile de la victime. Le corps est introuvable.
Partant du postulat qu’un artisan d’art, un artiste… et un criminel ont cette même fascination obsessionnelle du détail, l’exposition plonge dans le quotidien et l’intimité des métiers d’art, tout en racontant l’intrigue policière imaginée par Franck Thilliez.
À la différence d’une scénographie traditionnelle, celle de l’exposition représentera les ateliers ainsi que les lieux de vie de deux artisans d’art, et le décor d’une scène de crime. Le contexte de cette scène est celui de l’artisanat d’art de pointe, proche des nouvelles technologies. Dans ce décor, chaque objet présenté est une oeuvre d’art ou de design, tout en constituant un indice amenant le visiteur à reconstituer le scénario du crime et à tenter d’en résoudre l’énigme.
Parmi les oeuvres, les objets et les pièces de mobilier qui le constituent, figurent de nombreuses commandes réalisées en collaboration entre des artistes et des artisans d’art, par exemple une moto ornée par un plumassier, des photographies décorées par une brodeuse, un paravent en bois sculpté et peint par un artiste, des vases générés par le son de la voix, une dague en acier damassé dont le manche est un moulage de vertèbres de serpent…
Inédit dans sa forme, ce projet l’est également dans sa conception et dans ses modalités de diffusion. Ayant été conçu dès le départ comme une exploration originale du dialogue entre art et artisanat d’art à partir d’un thème populaire de polar, il s’incarne à travers une exposition et une nouvelle.
Après L’Usage des formes, en 2015, cette exposition est le deuxième volet du partenariat mené avec la Fondation Bettencourt Schueller pour mettre à l’honneur les métiers d’art et révéler leur contemporanéité.
Commissaire : Jean de Loisy, Commissaire associée : Bethsabée Attali
Découvrez l’intégralité de la nouvelle de Franck Thilliez DOUBLE JE, EN QUÊTE DE CORPS, paru chez Fleuve Editions, en vente à l’accueil et à la librairie du Palais de Tokyo.
CETTE EXPOSITION EST CONÇUE GRÂCE AU PARTENARIAT AVEC LA FONDATION BETTENCOURT SCHUELLER.