“La France n’a pas à rougir de l’œuvre accomplie en Algérie”!

 

Ce 14 mars à Béziers, Robert Ménard rend hommage à l’un de ces hommes qui ont fait l’honneur de notre pays : Hélie de Saint Marc, soldat fidèle à la parole donnée de défendre l’intégrité de notre sol et de notre peuple. Les civilisations, aussi, sont mortelles. À la fin d’un cycle, toutes les valeurs qui ont fait le socle de leur vie sont inversées ou bafouées. Vient le temps du déshonneur et de la barbarie.
L’abandon de l’Algérie allait faire céder les portes qui contenaient le déferlement des forces viles qui s’abattront sur la France pour marquer de leur sceau la déchéance des âmes et le reniement des lois.
Selon le général Vanuxem, compagnon de route d’Hélie de Saint Marc, la France avait été mandatée, en 1830, par l’Europe pour mettre un terme aux exactions des pirates arabes qui écumaient la Méditerranée. Ils avaient leurs bases sur les côtes d’un pays qui n’avait pas encore de nom : l’Algérie.
Selon l’historienne Camille Medinger, « en 1832, 73 familles venues de Rhénanie avaient été victimes d’un recruteur d’immigrants pour l’Amérique et furent abandonnées dans le port du Havre. Embarquées sur le Sphinx, elles furent victimes cette fois du gouvernement français qui les détourna vers l’Algérie. Elles durent camper sur les plages d’Alger, sans ressources et décimées par la maladie ; aussi, le duc de Rovigo décida de créer pour elles les deux premiers villages de colonisation de l’Algérie : Kouba et Dely Ibrahim. D’après une tradition orale, ce détournement aurait provoqué la dislocation de la famille Medinger. Un premier contingent avait précédé Jacob Medinger et sa famille en Amérique et avait attendu à New York en vain le deuxième lot, celui débarqué à Alger. Une correspondance s’établit entre eux, s’espaça et cessa complètement… »
Ainsi, le premier peuplement de colonisation en Algérie a été constitué par des Allemands, « bientôt appelés Alsaciens-Lorrains à la suite des nombreuses tensions au XIXe siècle avec l’Allemagne », toujours selon le récit de Camille Medinger. Les Allemands qui s’embarquaient vers le paradis américain ignoraient qu’ils étaient en route vers l’enfer algérien. Car, en Algérie, on manquait de bras pour enrichir une terre de marécages. Ainsi, les « pionniers » américains et les « colons » algériens étaient les mêmes. Le Sphinx, c’était le Mayflower des Européens d’Algérie.
L’Algérie appartenait alors aux Kabyles et à l’envahisseur turc ou arabe répandu en groupes informels le long des côtes. « Que de volonté il a fallu à ces premiers pieds-noirs dans ce pays hostile, luttant contre la fièvre, la chaleur, les pillards. Le fils à la charrue, la fille à pétrir le pain, la femme à soigner les musulmans, ils ont tout sacrifié à cette terre », a écrit Bachaga Boualam (1906-1982), ancien vice-président de l’Assemblée nationale.
Certains de ceux qui, installés sur notre sol français, sont incités par notre doctrine de la repentance à réclamer réparation, n’ont aucune légitimité à le faire. La France n’a pas à rougir de l’œuvre accomplie en Algérie, aujourd’hui saccagée (sinon, pourquoi viendraient-ils se « réfugier » chez l’ennemi ?) par ceux qui ont chassé les pieds-noirs et massacré les harkis.

Lu sur Boulevard Voltaire

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