La démonstration est signée Charles Prats, magistrat en Cour d’appel et membre du conseil scientifique du CSFRS (le conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégique) :
Afin de justifier leur position, la maire de Paris et son adjointe confondent (volontairement?) en réalité deux choses: le droit à être inhumé dans la commune, que celle-ci ne peut pas refuser aux personnes qui remplissent les quatre critères précités, et la possibilité pour la commune d’accorder une concession dans un cimetière, qui ne relève que de la seule volonté de la ville qui n’est pas du tout contrainte par la loi de la refuser, contrairement à ce que tente de faire croire Madame Hidalgo.
En effet, lorsqu’une personne ne dispose pas du droit d’être inhumée, la commune est libre, au moment du décès, d’accepter ou non l’inhumation de cette personne dans son cimetière. La fondation de la concession est déconnectée du droit à l’inhumation et son cadre juridique a été précisé par la jurisprudence. Le Conseil d’État ne considère comme motifs valables de refus d’octroi de la concession (nonobstant le droit d’y être inhumé) que le manque de place disponible dans le cimetière ou les contraintes résultant du plan d’aménagement du cimetière ou d’une bonne gestion du cimetière. Cette position jurisprudentielle a été affirmée à au moins deux reprises par le juge administratif suprême dans des arrêts du 25 mai 1990 et du 5 décembre 1997. Cette jurisprudence est tellement constante que le Gouvernement a fait sienne cette analyse dans une réponse ministérielle du 10 octobre 2013 à une question écrite d’un sénateur.
Le refus de la maire de Paris d’accorder une sépulture à Michel Déon n’est donc pas une décision fondée sur le droit comme nous venons de le voir.
Elle ferait mieux de s’occuper de la propreté, des transports, des loyers….
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