Par Charles Chaleyat
L’eau occupe une grande partie de la surface terrestre : il n’y a qu’à regarder une mappemonde pour mesurer l’étendue des océans. Mais c’est de l’eau salée ! On sait que l’eau douce, indispensable aux plantes et aux animaux comme à l’homme, est fournie par les fleuves et rivières mais beaucoup ignorent que 96% de cette eau vitale vient des eaux souterraines. C’est ce qu’on appelle la nappe phréatique : réservoir caché sous nos pieds, différant selon les saisons dont on connaît mal les dimensions et les variations saisonnières qui ont, bien évidemment, une grande influence sur l’écosystème.
A partir de techniques de mesure altimétriques par satellite du niveau des océans, des chercheurs* ont mis au point et testé des mesures de plans d’eau continentaux, en particulier l’Amazonie et le Rio Negro, soit plus de 500 rivières, lacs et zones inondées. En saison sèche, les réservoirs de surface sont au même niveau que l’aquifère qui les alimente : on connaît donc la hauteur des eaux souterraines corroborée par les mesures dans des puits.
Les mesures ont été effectuées pendant cinq ans et ont permis de connaître la réaction de la nappe aux sécheresses comme celle de 2005. Il semblerait qu’existe un effet mémoire qui fait revenir la nappe à sa valeur moyenne avec les effets induits sur le climat. Si le niveau bas persiste, cela diminue l’évapotranspiration, limite la présence de vapeur d’eau et à terme réduit les pluies… Inconnue majeure dans les bilans hydrologiques, l’eau souterraine, désormais mieux appréhendée, permettra de mieux comprendre les processus hydrologiques à grande échelle.
* IRD.