Le samedi 11 juin 1994, Émilie Tanay, fillette âgée de 9 ans, est confiée vers 15 heures par ses parents à la famille Tocqueville où elle est invitée chez son camarade de classe Jérôme. Émilie souffre d’une rhino-pharyngite. Sa mère, Corinne Tanay, confie aux Tocqueville les médicaments qu’elle doit prendre : un flacon de sirop Josacine qu’elle a préparé à son domicile, et des sachets d’Exomuc, expectorant en poudre à diluer dans l’eau2.
Ce jour-là, M. Tocqueville accompagne les trois enfants à la fête médiévale à l’occasion de la kermesse de fin d’année scolaire de Gruchet-le-Valasse, tandis que sa femme est retenue par la préparation du banquet médiéval qui doit se dérouler le soir-même à l’abbaye de Gruchet-le-Valasse à quelques kilomètres du bourg. En début de soirée, après le défilé dans les rues et un goûter à la maison, ils s’apprêtent tous à se rendre en voiture au banquet, avec Sylvie Tocqueville, qui les a rejoints.
Avant de partir, Émilie prend son traitement, et en arrivant au garage, vers 20h15, elle s’effondre brutalement sur le sol : comme si elle avait reçu une balle dans le dos, elle bave, gémit et perd connaissance. J.-M. Tocqueville tente de la réanimer, la prend dans ses bras et revient vers la maison pour la déposer sur le canapé du salon. Dans l’impossibilité de joindre les parents, sortis pour la soirée, il appelle le service des urgences et un ami, Denis Lecointre. L’équipe du SMUR arrive six minutes plus tard et trouve l’enfant dans le coma…