Né en 1988, journaliste et auteur, Geoffroy Lejeune fait une carrière fulgurante. En mai 2016, à seulement 28 ans, il est catapulté rédacteur en chef de l’hebdomadaire Valeurs actuelles. Il remplace à ce poste Yves de Kerdrel, son mentor, qui assurait l’intérim depuis le départ d’Eric Branca en 2015. À un an des élections présidentielles, c’est une consécration pour ce journaliste très jeune mais informé, discret et professionnel. Il est l’auteur d’un roman de politique-fiction imaginant une candidature d’union des droites autour d’Éric Zemmour à la présidentielle de 2017. Le roman contient en filigrane une analyse pointue de la tectonique des plaques à droite et comporte quelques épisodes que l’on peut qualifier de visionnaires.
FORMATION
Après des études de droit à l’université de Marseille, Geoffroy Lejeune intègre l’École Supérieure de Journalisme de Paris (ESJ), dont il sort diplômé en 2011.
PARCOURS PROFESSIONNEL
Geoffroy Lejeune découvre les coulisses de la politique en remplissant, en parallèle de ses études, le rôle d’attaché parlementaire pour un député UMP des Bouches-du-Rhône. Après son école de journalisme, il fait ses classes au Point, où il écrit pour le site internet, le service Société et les pages « Le Point de la semaine ».
Il est ensuite embauché à Valeurs actuelles, où il débute au service société, puis au service monde au moment de la chute de Kadhafi. Il intègre ensuite le service politique aux côtés d’Arnaud Folch, et suit la campagne présidentielle de 2012. Après la défaite de Sarkozy il suit la droite. En juin 2013, il est nommé rédacteur en chef adjoint par Yves de Kerdrel et prend la tête du service politique, Arnaud Folch passant directeur délégué des rédactions.
Fin mai 2016, Yves de Kerdrel annonce que Geoffroy Lejeune est nommé à la tête de la rédaction de Valeurs Actuelles, devenant le plus jeune rédacteur en chef d’un magazine de ce type et dont les ventes sont en progression constante depuis 2006.
Les deux premiers défis du jeune rédacteur en chef seront de taille, puisqu’il s’agira de présenter une nouvelle formule pour les 50 ans du magazine, en octobre 2016, puis de suivre la présidentielle en 2017 – et cette fois-ci, ce ne sera pas une fiction.
PARCOURS MILITANT
Le seul engagement connu de Geoffroy Lejeune est une participation à des cellules de formation organisées par des catholiques engagés.
PUBLICATIONS
En mai 2015, Geoffroy Lejeune publie son premier ouvrage aux éditions RING. Il s’agit d’une œuvre de politique-fiction savamment conçue, de telle façon que le lecteur ait, du début à la fin de ce récit de campagne, un doute sur la véracité des faits relatés. Ainsi, « Une élection ordinaire » démarre sur une scène de dîner entre Patrick Buisson, Philippe de Villiers et Éric Zemmour à La Rotonde, un dîner qui a sans doute véritablement eu lieu. À ceci près que dans la fiction, il se conclut ainsi : « La solution, c’est toi qui l’as entre les mains, Éric. Il faut que tu ailles à la présidentielle ».
Ainsi démarre ce récit de campagne présidentielle, avec Éric Zemmour en candidat d’union des droites, sous la plume d’un jeune journaliste qui pourrait être Geoffroy Lejeune (à la différence qu’il découvre à peine la droite, à laquelle sa rédaction vient de l’affecter).
Fait marquant de cette campagne imaginée par l’auteur, des attentats perpétrés au mois de décembre, dont l’analyse est prémonitoire : « Les attentats de décembre avaient plongée la France dans un engourdissement trompeur. Aucun sursaut massif et populaire n’était venu s’opposer à la barbarie des fanatiques religieux qui avaient traumatisé le pays. Je m’étais interrogé sur cette passivité ; cette fois, seuls des anonymes avaient été touchés par les rafales de kalachnikov dans cette rame du métro parisien. Les vingt neuf victimes et la sauvagerie du mode opératoire auraient pu engendrer une réaction proportionnée, mais les Français apparaissaient résignés. »
Si la réalité rejoignait la fiction, Frédéric Mitterrand aurait encore à rallier le Front National, Marine Le Pen à suivre l’enterrement de son père à la télévision, et Henri Guaino et Marion Maréchal-Le Pen a quitter leur parti respectif pour rejoindre l’union des droites…
COLLABORATIONS
Geoffroy Lejeune tient une chronique politique quotidienne dans la matinale de Sud Radio. Il intervient régulièrement dans les débats politiques sur Europe 1 et I Télé. Il a également fait quelques passages dans l’émission de Thierry Ardisson, « Salut les Terriens ».
IL L’A DIT
« Nous ne sommes pas sur la même ligne que le Front National, mais nous faisons des efforts pour ne pas être sectaires. Il faut parler à tout le monde, de Florian Philippot à François Bayrou », « Valeurs actuelles, le journal qui veut tirer la droite vers la droite », Le Monde, 28 mai 2016
À propos de Marine Le Pen : « (elle) dérive vers un mélenchonisme économique mâtiné de fulgurances gay friendly », Valeurs actuelles du 26 mai 2016
« Le choix de Valeurs actuelles pour annoncer ce tournant de la campagne n’était pas anodin. Le magazine était coutumier des titres racoleurs. Ses patrons surfaient sur un succès factice, et radicalisaient leur ton au gré des ventes qui ne cessaient d’augmenter. La presse tombait systématiquement dans le panneau, reprenant leurs couvertures les plus hardcore pour en faire des scandales. Eux vendaient, et se frottaient les mains. Le succès n’était que relatif, mais disait beaucoup d’une époque où le concept de modération était devenu une incongruité», dans son roman, Une élection ordinaire (Ring, Mai 2015), sous la plume du narrateur.
« Il la trouvait affligeante. Sa certitude d’être appelée à un grand destin l’aveuglait. Le constat sur l’immigration dessinait une potentielle majorité électorale, et elle s’échinait à séduire les sympathisants de gauche. Elle avait sanctionné le pauvre Chauprade, coupable de s’être attaqué à la « cinquième colonne » islamiste en France, avait délaissé le concept de « Grand remplacement » cher à Renaud Camus pour le qualifier de « thèse complotiste ». Elle avait accueilli à bras ouverts les militants gays. Zemmour ricana. Marine croyait avoir inventé l’eau tiède avec son « ni droite ni gauche » mais singeait mal les premiers inventeurs du slogan. Son FN à elle n’était « ni de droite, ni de droite » », idem, sous la plume du narrateur.
« Il existe aujourd’hui en France une soif de changement, de rupture, de révolution presque, que personne ne réussit à incarner. Voilà pourquoi une parole libre et intelligente pourrait trouver sa place dans un débat public terne, usé, en un mot sclérosé. Les discours de Michel Onfray et d’Éric Zemmour séduisent précisément parce qu’ils sont libres», « Geoffroy Lejeune : Eric Zemmour et Michel Onfray séduisent parce qu’ils sont libres », interview au Figarovox, 3 octobre 2015
A propos des rencontres de Béziers de mai 2016, parrainées par Valeurs actuelles : « J’ai été très surpris des propositions du public, surtout de l’énervement et la colère qu’on ressentait ( … ) Après il y a deux options : soit on les écoute, on essaie de comprendre ce qu’ils ont en tête ; soit on se fout de leur gueule, comme le fait Le Petit Journal. Moi je préfère les écouter », sur le plateau du Supplément de Canal Plus, dans une émission consacrée à « Valeurs actuelles, nouvelle boussole de la droite », Le Supplément, Canal+ : « Valeurs actuelle, nouvelle boussole de la droite », émission du 5 juin 2016
ILS L’ONT DIT DE LUI
« Je suis très fier de diriger un groupe de presse dont le navire amiral, Valeurs actuelles, a le plus jeune directeur de la rédaction de France« , Yves de Kerdrel à l’AFP, le 31 mai 2016
« Je me demande ce qui est le plus méprisable entre la parole de ces gens là et ceux qui, comme Monsieur Lejeune, font de l’argent pour inciter à ce que cette parole soit de plus en plus forte », le député PS Benoit Hamon, invité sur la plateau du « Supplément » de Canal Plus, juin 2016 ***
SA NÉBULEUSE
YVES DE KERDREL
À son arrivée au groupe Valmonde, cet ancien du Journal des Finances, des Echos et du Figaro, noue rapidement des liens avec les deux journalistes du service politique, à savoir Arnaud Folch et Geoffroy Lejeune. Au fur et à mesure des évolutions de la rédaction, cette confiance réciproque s’est traduite en nominations pour ceux qui ont été surnommé les « Kerdrel’s boys ».
ARNAUD FOLCH
Ce journaliste aguerri, qui a fait ses classes à l’hebdomadaire Minute, forme avec Geoffroy Lejeune, depuis l’arrivée de celui-ci au service politique, un tandem redoutable. Ils se complètent ce qui leur permet de recouper leurs sources, et de boucler des papiers politiques informés. Si Arnaud Folch a la confiance de Marine Le Pen – celle-ci étant réputée vouer une solide détestation de Geoffroy Lejeune – ce dernier entretient quant à lui des relations très amicales avec Marion Maréchal-Le Pen.
MARION MARÉCHAL-LE PEN
Geoffroy Lejeune et la députée du Vaucluse ont le même âge, et des amis communs. Le jeune rédacteur en chef ne cache pas par ailleurs son admiration pour elle. Plus que de contact privilégié on peut parler de relation amicale.