Bataclan, an I : derrière les pieux mensonges!

Bien entendu, pur hasard si le chanteur britannique Sting, qui sera la vedette  de la réouverture d’un Bataclan refait à neuf (en partie grâce à une subvention de 283 000 euros validée par le Conseil régional d’Ile-de-France) pour « commémorer et honorer ceux qui ont perdu la vie dans l’attaque de l’année dernière et célébrer la musique et la vie que représente cette salle de spectacle mythique », est aussi en tournée européenne pour la promotion de son nouvel album. Pure coïncidence aussi si l’on ne compte plus les livres de souvenirs, les bandes dessinées et les disques sur l’attentat qui fit 90 morts au Bataclan le 13 novembre 2015, près de 30 autres dans des brasseries avoisinantes… et provoqua 2 200 demandes d’indemnisation. Et c’est naturellement la seule compassion qui a incité une palanquée de pathétiques has-been à inonder dans la presse de textes dégoulinants sur la noblesse et la nécessité du « vivre ensemble » avant que François Hollande, le rigolo qui s’est découvert sur le tard une vocation de croque-morts, ne profite des cérémonies de dimanche pour réendosser son déguisement de Père-la-patrie, un peu oublié dans ses débagoulis aux journalistes Lhomme et Davet – voir chronique du 28 octobre.

Réfugiés… et terroristes
Chagrin, pitié et money, les charognards sont au rendez-vous. Mais les naïfs, les « Je suis Charlie » de janvier 2015, se font plus rares. Ont-ils pris conscience qu’à force d’être surinformés jusqu’à la sidération sur certains points sans cesse ressassés, ils étaient désinformés sur d’autres faits, délibérément occultés ?

Certes, perpétrée le même soir du 13 novembre, l’attaque ratée du Stade de France a été infiniment moins meurtrière que les assauts menés par les terroristes islamistes dans les Xe et XIe arrondissements de Paris. Mais tout a été mis en œuvre pour dissimuler l’origine de ses auteurs, dont deux Irakiens porteurs de passeports syriens et arrivés dans le flot des réfugiés auxquels Mamma Merkel ouvrait grand les portes de l’Europe. Les très rares articles sur ce « point de détail » furent alors qualifiés d’« élucubrations d’extrême droite », notamment par France Inter.

Atrocités en chaîne : des « élucubrations d’extrême droite »

Et « élucubrations d’extrême droite » aussi, attentatoires au « respect dû aux victimes », que les récits faisant état des atrocités – tortures, égorgements, mutilations, énucléations, éviscérations, émasculations, etc. – pratiquées ante et post mortem par les djihadistes au deuxième étage du Bataclan et qui avaient répercutées par le site anti-islamiste EuroCalifat dès le 29 novembre 2015. L’abominable vérité a pourtant percé (mais dans l’ignorance des juilletistes et le silence assourdissant des grands médias, les projecteurs étant alors braqués sur le massacre « plus propre » de Nice) à la faveur de la divulgation du Rapport parlementaire rédigé par la Commission d’enquête « relative aux moyens mis en œuvre par l’Etat pour lutter contre le terrorisme » (consultable sur http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-enq/r3922-t2.asp).

Le rapport parlementaire. Un titre discret qui cache quelques atrocités.

Présidée par le député et ancien juge Fenech, cette commission s’attachait surtout à énumérer les accablants dysfonctionnements du gouvernement et des services spécialisés en matière de recherche et d’exploitation du renseignement. Toutefois, dans son tome II constitué d’auditions, elle s’était aussi intéressée aux malheureuses victimes et aux horreurs que des monstres leur avaient fait subir dans une orgie sanguinaire, rendant impossible la présentation de certains cadavres aux familles – ce dont un père avait témoigné, en vain d’ailleurs, après le carnage, racontant que les terroristes avaient « coupé les testicules » de son fils, « qu’on les lui avait mises dans la bouche et qu’il avait été éventré ». Des « traditions » qui rappelleront quelque chose à nos lecteurs exilés ou anciens d’Algérie puisqu’elles avaient été honorées à très grande échelle par le FLN à l’égard des colons français ou des musulmans fidèles à la France ou simplement proches du MNA, le mouvement indépendantiste rival, comme le montra le Livre noir courageusement édité en 1956 par le socialiste Robert Lacoste, alors ministre résident et gouverneur général de l’Algérie.

Mais 60 ans plus tard, vive la transparence ! aucune photo. Si des clichés ont évidemment été pris à l’Institut médico-légal, ils resteront sous clé pour un siècle.

Enfants de la République… et bourreaux sadiques
Pourtant, quelques semaines plus tôt, en septembre 2015, la photo du petit Aylan Kurdi, gisant noyé sur une plage turque d’où son père tentait de rejoindre l’Europe, avait fait le tour du monde et été reproduite ad nauseam, par nos médias notamment, afin de culpabiliser les Occidentaux, trop indifférents selon nos maîtres à penser à la tragédie des réfugiés. Changement à vue en novembre, l’indicible ne sera pas dit, l’insoutenable ne sera pas montré. Pas question cette fois de culpabiliser la masse musulmane, singulièrement atone et parfois complice (la culpabilité collective, c’était réservé au peuple allemand après la Seconde Guerre mondiale), ni de traumatiser les autochtones, des fois qu’ils se détourneraient de la vision édénique d’un Al-Andalus hexagonal et se diraient qu’ils ont réchauffé des serpents dans leur sein. Car, au contraire des djihadistes du Stade de France, ceux ayant mis à feu et à sang le centre de Paris sous l’autorité du « Belge » Abdelhamid Abaaoud étaient des « enfants de la République ». Brahim Abdeslam et son frère Salah (muré dans son « droit au silence » depuis son extradition de Belgique), Chakib Akrouh, Ismaël Omar Mostefaï, Samy Amimour, Foued Mohamed-Aggad étaient nés en France où eux et leurs parents bénéficiaient d’une généreuse aide sociale.

Pour une vraie « Sentinelle » aux frontières
Après la boucherie de Nice (86 morts et près de 500 blessés) commise par le réfugié tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel et revendiquée le 16 juillet par l’organisation Etat islamique, Manuel Valls nous avertit que nous étions « en guerre » et qu’il fallait s’attendre « à d’autres attentats, d’autres drames », qu’il mettrait cependant toute son énergie à prévenir. Quant à son ministre de l’Intérieur Cazeneuve, il nous informe régulièrement que, grâce à son efficience, « un nouvel attentat a été évité ». Nous voulons bien le croire, et croire qu’il a été remédié aux dysfonctionnements pointés par la commission Fenech. Mais la priorité des priorités reste d’endiguer l’immigration qui, en déracinant chaque année des centaines de milliers d’individus, engendre nombre d’aigris et/ou de voyous (deux états parfaitement compatibles) manipulables à merci par les recruteurs islamistes pour être sublimés en soldats du Califat. Or, sur ce plan, la situation empire puisque le même Cazeneuve justifie son impuissance devant la multiplication des « jungles » par le fait qu’il « entre chaque jour en France davantage de migrants ».

Devant le Bataclan, le 13 novembre 2015, une patrouille de huit militaires de l’opération Sentinelle, pressée d’intervenir par les policiers ne disposant que d’armes de poing, avait reçu du Commandement l’ordre exprès de rester l’arme au pied – peut-être parce que ses membres manquaient de munitions… ou que leur Famas n’était pas chargé. Au lieu d’être déployée en Afrique ou en Irak, l’élite de notre armée ne serait-elle pas plus utile à nos frontières ? A condition évidemment qu’elle y reçoive l’armement et les ordres adéquats. Et là est le cœur du problème – la défense armée des frontières – qu’esquivent tous les candidats à la présidentielle, tétanisés par les kapos de l’ethnomasochisme.

Photo en Une L’incompétence républicaine a plusieurs visages. (Cérémonie aux Invalides, le 27 novembre 2015, en hommage aux victimes des attentats.)
Stephane Cardinale/Corbis via Getty Images

Camille Galic – Présent

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