Un procès sans précédent vient de s’ouvrir, celui de l’Union des banques suisses (UBS) qui sera jugée pendant cinq semaines devant la 32ème chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. Elle comparaît pour « démarchage illicite» et « blanchiment aggravé de fraude fiscale ».
En clair, elle est accusée d’avoir sollicité de riches contribuables français avec pour objectif de leur permettre de dissimuler une partie de leur fortune en Suisse. Environ 10 milliards d’euros auraient ainsi échappé au fisc français. Ce procès devrait mettre en lumière une opération d’évasion fiscale à grande échelle organisée de manière industrielle. Ce démarchage, et les sommes qui en étaient obtenues, étaient alors recensés dans de petits carnets, appelés « carnets du lait », en référence aux éleveurs de bovins suisses qui tenaient leur comptabilité sur de petits blocs-notes.
Des documents et un fonctionnement révélés par trois lanceurs d’alerte, dont Nicolas Forissier, qui était alors responsable de l’audit interne d’UBS. Il continue aujourd’hui son combat pour la vérité via un collectif de lanceurs d’alerte baptisé « Metamorphosis ».